J'en ai déjà parlé dans l'article sur le stage que j'ai fait avec Danielle, qui est praticienne certifiée de cette méthode. Donc je ne vais pas m'étendre.
Seulement (re)dire que j'ai été plus qu'enthousiasmée par cette lecture. C'est comme être au début d'un chemin bénéfique et voir qu'il y en a qui sont en chemin depuis tellement plus longtemps et qui l'ont rendus encore plus passionnant que prévu ! Puis bon, Linda est une grande lectrice, déjà je ne peux pas résister aux grands lecteurs, d'ailleurs j'ai commandé la plupart des conseils lectures qui se trouvent à la fin de ce livre-ci.
C'est ça qui était génial dans ce bouquin déjà très intéressant en soi : les multiples références à d'autres livres, d'autres personnes liées de près ou de loin à ce cheminement et ces pratiques positives.
Si vous souhaitez savoir en quoi consiste la méthode proprement dite, je vous renvoie à l'article récent "stage méthode Tellington". Le livre seul ne m'a pas paru suffisant pour la mettre en application, par contre, c'est bien pour ça que j'ai été super contente du stage ensuite. Cependant ça reste une lecture super même si vous n'appliquez pas les TTouchs ensuite. Pour la positive-attitude et les différents concepts... Bref, je suis fan. ^_^
Je vais m'en tenir là niveau explications et juste vous livrer pas mal d'extraits choisis de ce livre :
"Le
dressage est à la fois question de logique et de ressenti,
mobilisant le cerveau gauche et cerveau droit, et si l'on peut
affiner la compréhension du cheval grâce à eux, on peut aussi s'en
servir pour mieux se comprendre soi-même. Si le cavalier irradie
joie et plaisir à l'idée de la séance qui l'attend, le cheval n'en
sera que plus heureux et en meilleure santé – et croyez-le ou non,
le monde autour n'en sera aussi que plus beau."
Introduction
"L'équitation
est déjà en elle-même une cascade de petits miracles. C'est un
miracle que ce puissant animal vous tolère sur son dos. C'est un
miracle qu'il choisisse (dans la plupart des cas, disons) de vous
obéir, de chercher à gagner votre amitié, vos félicitations et
votre loyauté avec une intensité rarement observée chez d'autres
animaux. Mais le miracle ne s'arrête pas là : chaque fois que
vous demandez le plus précis des mouvements, chaque fois que vous
vous concentrez sur la plus subtile des aides, chaque fois que vous
effleurez son flanc de votre jambe et qu'il vous répond avec douceur
et fluidité, vous vivez un petit miracle dont vous deviez être
reconnaissant. Remercier le cheval et lui exprimer sa gratitude
devraient faire partie des efforts quotidiens de tout cavalier. Je me
le rappelle chaque matin quand le soleil se lève et chaque soir
avant de partir pour le pays des songes."
"Aimer
le cheval, faire montre de gentillesse envers lui, mettre en pratique
le concept de heART dans son équitation n'interdit pas pour autant
de marquer des limites franches et justes. C'est, je pense, la clé
de tout travail avec les chevaux. […] Les chevaux ne sont pas des
enfants. Ils ne dorment pas dans votre lit, ne posent pas leur tête
sur vos genoux. Si vous vous accordez vraiment une minute pour y
réfléchir, désirez-vous que votre cheval se comporte comme un
enfant ? Non, vous voulez qu'il agisse en être intelligent et
autonome capable de prendre soin de vous dans certaines situations,
et non toujours l'inverse. Il doit apprendre à réfléchir par
lui-même selon les orientations que vous lui indiquez."
"La
science nous a beaucoup appris en termes de compréhension de la
biomécanique du cheval et du cavalier, nous offrant de précieux
outils d'éducation animale et nous enseignant les comportements à
tenir en fonction des situations.
Mais
la spiritualité est au cœur de tout. Sans elle, il n'y a ni vie ni
but à votre quête ; avec elle, votre équitation peut prendre
un essor tout neuf. La science équestre dit "Main gauche, jambe
gauche, poids du corps à l'intérieur" là où la spiritualité
dit "En avant vers le ciel ! Soyez centaure. Pensez
élévation. Pensez amour. Amusez-vous !"
Par
la théorie quantique des champs, la science prouve que vous sommes
tous connectés. La spiritualité est la foi en cette connexion, et
donc la capacité à monter avec le corps, le cœur, l'esprit et
l'âme en parfaite harmonie avec ceux du cheval. Quand la science et
la spiritualité s'allient, on obtient la perfection du mouvement, le
brio de l'exécution et cette "étincelle" dont j'ai déjà
parlé."
"Vous
devez être à l'écoute de son corps [celui du cheval] pour être
capable de repérer quand il a peur ou mal. N'essayez pas de masquer
sa peur ou sa douleur sous des pansements de fortune ; cherchez
la cause du problème et éliminez-la pour garantir sa confiance et
la justesse de son travail pendant de nombreuses années encore."
"Sachez
aussi vous comprendre vous-même. Le cheval vous donne le moyen de
mieux vous connaître, quelle que soit la discipline équestre que
vous choisissez. Il est le miroir de vos émotions : il sent
votre stress, votre déprime ou votre confiance en vous, et traduit
ces sentiments en mouvements, exprimant l'un en rebond et beauté ou
l'autre en manque d'amplitude et de franchise, par exemple. En
vérité, beaucoup de gens ont besoin d'une démonstration visuelle
de leurs sentiments pour les reconnaître et les affronter si
nécessaire. Le cheval tend un miroir où contempler son reflet et se
comprendre."
"Quantité
de livres et de DVD n'abordent l'équitation que du point de vue
technique ou, à l'autre bout du spectre, dans une optique
exclusivement spirituelle. Pour ma part, j’estime que ce n'est pas
rendre service au cavalier, inhibé et anxieux à l'idée de
s'aventurer trop loin dans une contrée ou l'autre. Mon ambition avec
ce livre est de les mêler inextricablement l'une et l'autre.
J'aimerai que vous vous interrogiez : la science sans quête
spirituelle ou la spiritualité sans fondement scientifique ont-elles
un sens ? Vos performances physiques, émotionnelles et mentales
à tous deux ne peuvent que sortir grandies de leur union."
I-
Les clés de voûte de ma réflexion
"La
plupart des gens savent que vous avons "deux cerveaux", en
réalité deux hémisphères cérébraux. On entend souvent dire que
le cerveau gauche contrôle la logique et le langage et que son
fonctionnement est séquentiel et linéaire (entre autres), tandis
que le droit régit l'intuition et la créativité et que son
fonctionnement est aléatoire et holistique. Mais il faut aussi
savoir qu'on apprend différemment selon l'hémisphère dominant (et
il en va de même pour n'importe quel individu de quelque espèce
qu'il soit). Le gauche absorbe les mots, les traite et les assimile
une fois qu'ils sont compris ; le droit assimile les couleurs,
les sons et les formes.
Dans
l'idéal, une expérience d'apprentissage et une compréhension
optimale impliquent les deux hémisphères. Bien que chaque côté
traite des informations précises, ils sont complémentaires et
communiquent constamment de sorte qu'ils génèrent ensemble votre
perception du monde. Ils s'équilibrent. Si vous n'utilisez que le
gauche, vous êtes cantonné à une réalité newtonienne (où la
matière est limitée et tridimensionnelle). Mobilisez également
votre cerveau droit et votre potentiel devient infini."
"Les
Ttouch Tellington sont une palette de manipulations manuelles. Ils
peuvent être circulaires, soulevants ou lissants et sont pratiqués
avec les mains et le bout des doigts sur diverses parties du corps.
Le contact est appliqué de façon à activer la fonction des
cellules et à stimuler le potentil de guérison et d'apprentissage
du corps. L'utilisation de Ttouch sur votre cheval est un moyen de :
.
Renforcer la confiance
.
Relâcher la tension
.
Améliorer la stabilité
.
Surmonter les schémas corporels habituels conduisant à la
résistance
.
Aider un cheval à récupérer d'une maladie ou d'une blessure."
I-
Les pierres angulaires de la méthode Tellington
"J'espère
vous aider vraiment à construire d’inébranlables fondations de
bien-être pour que, quel que soit votre palmarès au final en
concours (si la compétition est votre objectif), vous vous serviez
un partenaire heureux et en bonne santé au fil des ans – un
partenaire qui soit non seulement fort et physiquement vibrant, mais
aussi présent et volontaire dans tout ce que vous faites ensemble,
en selle et ailleurs, au manège ou en dehors.
Mais
cela signifie que vous pourriez très bien devoir revoir votre
équitation. Et par équitation, je n'entends pas le timing de vos
aides ou votre tenue des rênes (quoique). Je parle de ce que vous
amenez dans la selle au niveau émotionnel tout autant que sportif.
Chacun de nous a en son corps des ressources (habituellement)
inexploitées qui, une fois identifiées et explorées dans l'optique
d'une meilleure communication avec son cheval, peuvent nous ouvrir de
tous nouveaux horizons."
"Pour
mettre l'intention à profit dans votre équitation, vous devez être
pleinement présent à chaque foulée de votre cheval, sans
distractions ni facteurs de stress venus d'autres sphères de votre
vie ou même du cheval lui-même. Vous devez avoir conscience des
sensations que génère votre environnement (la douceur du cuir des
rênes entre vos doigts, l'aboiement d'un chien dans la cour
d'écurie, le vent dans les arbres, la chaleur du soleil ou son
reflet sur une clôture blanche, le bruit étouffé des sabots de
votre cheval dans le sable du manège, la leçon qui se déroule dans
la carrière voisine), mais vous devez les accepter sans jugement.
Reconnaissez-les, touchez-les et laissez-les partir. Dès que vous
sentez une opinion se former ("Qu'il est ennuyeux ce chien qui
aboie", "Le maréchal-ferrant doit être arrivé en
avance"), laissez-la partir. N'interprétez pas la situation,
contentez-vous d'exister en elle."
"J'ai
puisé cette métaphore de la gourde dans une histoire de juge Dee à
propos d'un samouraï aveugle du XIVè siècle, jamais vaincu car il
"savait vider sa tête comme une gourde qu'on aurait vidé de
son eau", ce qui, selon l'histoire, lui permettait de voir bien
plus clair que ne l'auraient pu ses yeux. Je pense qu'imaginer sa
tête comme une gourde qu'on vide est une excellente méthode de
visualisation pour se débarrasser du bavardage indésirable du
cerveau gauche, des doutes, de la négativité, laissant ainsi la
place pour une issue positive et un réel espace ouvert à d'infinies
possibilités."
"Laissez
la pensée du résultat s'éloigner. Comme quand vous avez appris à
être dans l'instant, reconnaissez le résultat, touchez-le du doigt
et laissez-le s'éloigner. Votre équitation doit aligner une série
de petites intentions conduisant à une intention ultime, celle du
dressage en tant qu'art. Vous ne pouvez vous permettre de vous
laisser consumer par les échecs, les erreurs, les faux pas. Ce ne
sont que de simples coups de pinceau sur votre toile, dont chacun
ajoute profondeur, couleur et sens à votre portrait final."
I-
Équitation intentionnelle
"Les
chevaux sont sensibles aux champs énergétiques du cœur humain, et
vice versa, ce qui suggère que les pratiquants de la méthode
Tellington dans leurs interactions quotidiennes avec leurs chevaux
ont en fait un dialogue "à cœur ouvert", littéralement,
avec leurs amis quadrupèdes."
"La
cohérence cardiaque : Les états émotionnels positifs donnent
de la cohérence aux systèmes humains, ce qui peut apporter une
amélioration spectaculaire à votre efficacité dans vos tâches,
qu'elles soient mineures ou de grande ampleur. […] Un état
émotionnel positif, dans ce cas fruit d'une exposition à l'amour et
à la tendresse, donne de la magie à la banalité et aplanit la
difficulté. […] Selon l'Institute of HeartMath, la recherche à
montré que "des émotions positives pérennes conduisent à un
fonctionnement hautement efficace et régénératif associé à une
cohérence accrue des courbes du rythme cardiaque et à une plus
grande harmonie entre les systèmes physiologiques". En d'autres
termes, quand on manipule le cheval ou qu'on le monte en mettant ses
émotions positives dans la balance, le corps va réagir à son
mouvement et aux exigences du travail avec plus de fluidité, de
cohésion et de talent que lorsqu'on est anxieux ou en colère, par
exemple. Et, mieux encore, la recherche a aussi montré que les êtres
humains pouvaient réguler leur propre cohérence cardiaque en
générant activement des émotions et des intentions positives. On
peut créer un état plus propice à la performance par des pensées
positives."
"Il
y a des raisons physiologiques justifiant de sourire à cheval. Selon
Eckart Meyners, spécialiste d'équitation et de cinétique depuis
plus de 30 ans, qui donne souvent des conférences au nom de la
Fédération équestre allemande, le sourire "mobilise des
chaînes musculaires qui courent du visage aux pieds, en passant par
le cou et le pelvis. Un cavalier qui sourit épouse naturellement le
mouvement du cheval."
I-
Y mettre tout son cœur
"Ce
livre parle de transformation. Il parle de changer votre esprit pour
changer votre cheval – la façon dont il pense, dont il ressent,
dont il se comporte et dont il travaille. Et vous devez vous souvenir
que le changement est de fait possible, et peut-être plus facile que
vous ne le croyez ! Quand vous montez à cheval avec des idées
préconçues, en pensant par exemple qu'il rompt toujours l'allure
dans tel coin, qu'il déteste les changements de pied au temps et
qu'il n'aimera jamais ça, ou qu'il n'est pas très doué, vous
supposez le changement trop difficile et donc improbable. Vos pensées
portent un coup sévère à l'éventualité d'une amélioration dans
la problématique de votre cheval, et vous empêchent tous les deux
de réaliser pleinement votre potentiel.
En
outre, le cheval est votre professeur. Les défis que vous rencontrez
avec lui sont autant d'opportunités d'affûter votre vision ou vos
compétences. Croyez en une possibilité de changement pour le mieux,
de la part du cheval et de la vôtre, et vous risquez d'être
agréablement surpris par la relation qui vous attend."
Les
sept atouts de la méthode Tellington pour le cheval de dressage
"J'avais
lu récemment dans un livre sur le comportement des éléphants
d'Afrique que, si l'on se retrouvait face à face avec un éléphant
nerveux dans la brousse, on avait cinquante pour cent de chances que
la poussée d’adrénaline en résultant l'incite à charger.
Toutefois, il suffisait de se décaler sur le côté pour qu'il ne
charge jamais. Je supputais que cette tendance à l'attaque était
directement liée à sa préparation à la fuite : directement
face à la source du danger, l'éléphant devait se tenir
suffisamment aux aguets pour pouvoir faire volte-face en un éclair
et fuir mais si le danger était sur le côté, il lui suffisait de
fuir droit devant lui, une option plus simple, et donc moins
inquiétante.
Tout
cela m'est revenu en tête alors que je regardais Gaspacho sur la
piste, et je suggérai donc de le monter avec une Rêne d'équilibre
puis, au lieu de le contraindre à faire face à la source de sa peur
ou à passer à côté, de l'autoriser à se tenir parallèlement à
elle. Avec ce simple changement il est resté tranquille, tournant la
tête vers l'objet pour le regarder pendant que je le rassurais avec
des Touch sur la crête de l'encolure jusqu'à ce que, allongeant
l'encolure, il passe de son plein gré l'objet de sa peur sans faire
d'écart. Depuis cette expérience, au lieu d'obliger un cheval sur
l’œil à faire face à un objet menaçant, pour me retrouver en
général avec un cheval planté et figé par la peur, je le fais
passer à côté, tête légèrement détournée par une rêne
indirecte. Je me suis rendu compte que ce plan d'action très simple
aidait le cheval à surmonter sa peur bien plus vite que si je le
forçais à faire directement face à l'objet jugé effrayant."
"La
technique de dressage classique insiste sur la nécessité de laisser
les muscles contractés de l'encolure et du dos s'étirer
périodiquement. A l'occasion de mes voyages et dans mon travail avec
des chevaux et des cavaliers de haut à très haut niveau, je me suis
rendu compte que si les cavaliers parlent beaucoup d'allonger le
cadre, en réalité ils laissent rarement à leur cheval suffisamment
de longueur de rênes ou de temps pour récupérer entre des
exercices rassemblés. Les muscles n'ont pas loisir de se
décontracter et de se ré-oxygéner, ils se raccourcissent et se
contracturent jusqu'à ce que finalement la circulation et la
respiration en soient affectées."
II
- Un nouveau regard : étude de cas de problèmes de
comportement, de travail et de santé
"Une
jument ovarienne se caractérise par divers comportements : elle
peut couiner, rentrer les fesses, émettre de fréquents jets d'urine
(d'où leur surnom de "juments pisseuses") et coucher les
oreilles durant les chaleurs. Elle peut présenter une sensibilité
extrême aux aides, voire une résistante, ce qui marque une douleur
ou un inconfort. Elle peut être contracturée, tendue et colérique
avant l'ovulation – certaines manifestent même des signes
classiques de colliques, suées, coups de pied vers les flancs,
tentatives pour se rouler. […]
Un
examen vétérinaire peut s'imposer quand les sautes d'humeur d'une
jument deviennent extrêmes, persistantes, ou si elles gênent ses
performances, afin de confirmer ou de réfuter la présence d'un
kyste ovarien ou d'une tumeur, d'un corps jaune persistant ou
d'autres facteurs physiologiques, et déterminer les niveaux
d'hormones reproductives."
"Le
Dr Juliet Getty, experte en nutrition équine, conseillère spéciale
à la Equine Science Academy et auteur de l'ouvrage de référence
Feed your Hore like a Horse, dit :
"Pour de nombreuses
raisons, un approvisionnement régulier et constant en fourrage garde
le système digestif de votre cheval en bonne santé en général,
mais il a un rôle tout particulièrement important dans la
prévention des ulcères." A l'encontre de l'estomac humain,
explique-t-elle, l'estomac du cheval sécrète en permanence de
l'acide, même à vide. Le mâchonnement crée de la salive, un
anti-acide naturel. Même sans nourriture, un cheval mâchera tout ce
qu'il a à sa portée pour neutraliser l'acide ; et s'il n'y a rien à
mâcher il développera communément les ulcères. Le Dr Getty
explique que c'est le régime et le mode de vie que nous imposons à
nos chevaux qui sont à blâmer de cette situation, car les chevaux
sauvages n'ont pas d'ulcères."
"Un
miroir incassable dans le box de votre cheval peut aussi alléger son
stress et son ennui. Dse recherches du groupe Animal Behavour,
Cognition and Welfare à la Lincolnshire School of Agriculture, en
Angleterre, ont montré que lorsqu'on plaçait des miroirs en
acrylique dans le box de chevaux affligés du tic de l'ours, ceux-ci
arrêtaient de se balancer et se tournaient face aux miroirs pendant
près d'un quart de leur temps au box. Le miroir imitait le contact
visuel avec des congénères, minimisant ainsi l'isolement social
courant dans les écuries, tout en fournissant des stimulis additionnels dans un espace par ailleurs visuellement monotone."
"Face
à du rouge, le cheval voit une couleur terre avec une faible nuance
de jaune et de bleu. Le magenta et sa couleur complémentaire, le
bleu-vert, sont vus comme du gris. […] Bien que le cheval voie le
bleu et le jaune comme des couleurs distinctes, quand on leur
présente du bleu-jaune, l'image est perçue comme du gris ou du
blanc. […]
Les
singes de l'ancien monde (c'est-à-dire les singes originaires
d'Afrique ou d'Asie) ont une vision chromatique similaire à celle
des hommes ; on peut penser qu'ils ont besoin de repérer les
fruits rouge vif dans le feuillage vert des arbres, explique Timney.
En tant qu'herbivores, les chevaux n'ont pas autant besoin de
distinguer les couleurs. Ils voient ce dont ils ont besoin."
"Il
faut comprendre qu'un pansage calme et apaisant, cherchant à relaxer
le cheval, à favoriser une respiration profonde et à stimuler sa
circulation tout autant qu'à le nettoyer est précieux. Le pansage
ne devrait pas être une affaire courante vite expédiée, mais être
pensé comme une partie intégrante de la détente ou de la
récupération, avec un cheval attaché de façon à garantir son
confort et votre sécurité, le mieux étant bien évidemment de
pouvoir le panser en liberté au box, afin qu'il soit à même de
vous montrer quelle pression et quel tempo il apprécie le plus."
"Je
ne peux croire que quiconque jugerait très sensé de faire
volontairement trois pas en arrière avant d'essayer d'en faire un en
avant, mais c'est à cela que revient, fondamentalement, une
technique d'attache et de pansage inappropriée. Avec le "Pansage
conscient", il est possible d'échauffer le cheval et de le
relaxer de façon à le rendre réceptif et dans les aides dès que
vous vous mettez en selle. A l'inverse, provoquer des tensions de
l'atlas au sacrum et de l'irritabilité par une attache trop haute ou
trop courte et un pansage brutal ou pressé, c'est rallonger d'autant
votre détente et vous retrouver très probablement avec une monture
inattentive et raide. Au fil du temps, la tension et l'inconfort
peuvent s'accumuler, causant une réactivité extrême et un cheval
anxieux au point de finir parfois catalogué "dangereux" ou
"immontable"."
"De
nos jours, on monte couramment les chevaux de dressage avec une
muserolle et une sangle très serrée. Parfois, les cavaliers
utilisent même des artifices mécaniques pour serrer plus quand leur
propre force leur fait défaut, d'où un problème majeur : un
cheval de dressage a besoin de souplesse et de fluidité, mais la
muserolle et la sangle trop serrées inhibent le libre jeu de la
mâchoire et le mouvement des côtes. Et lorsqu'une articulation est
limitée dans son mouvement, quelle qu'elle soit, toutes les autres
s'en trouvent affectées, de sorte que le cheval ne peut s'incurver,
se ployer et atteindre les allures franches qu'on attend de lui."
"Avec
une muserolle serrée, le cheval ne peut plus respirer, ne peut se
fléchir au niveau de la nuque de façon confortable et est incapable
de se situer dans l'espace. Je pense pouvoir dire sans risque de me
tromper que ce n'est pas souhaitable quand on essaie de tirer une
performance optimale d'un cheval, et encore moins en dressage."
"Il
est donc d'autant plus aberrant d'attendre autre chose [que la
préférence du confort] des chevaux. Beaucoup de gens les
saucissonnent, compriment leur chair tendre, les coupent au milieu,
avant de les détendre... Puis de resserrer encore un peu tout ça,
parfois même en s'aidant d'artifices mécaniques.
Après
quoi ils demandent aux chevaux d'alterner allongements et rassembler
dans la fluidité, de rebondir avec légèreté, d'écouter leurs
aides les plus discrètes et d'exécuter des mouvements ardus sur des
laps de temps prolongés.
Cela
revient à vous habiller de vos bottes neuves et raides, de votre
chemise trop serrée, d'une brassière de sport trop petite et d'une
bombe qui ne vous va pas, puis de vous demander de trotter assis 45
minutes d'affilée (avec une position parfaite, évidemment) en
récitant l'alphabet à l'envers. Pour corser l'affaire, quelqu'un
vous pique avec une tige de métal dans les côtes chaque fois que
vous vous tassez ou que vous ne savez plus quelle lettre vient
ensuite.
On
dirait une forme raffinée de torture, non ?
Je
l'ai dit bien souvent et en de bien nombreux endroits, mais je vais
le redire ici. La tendance qui veut à toute force travailler et
faire concourir les chevaux de dressage en les saucissonnant est
inutile et cruelle. Comme je l'ai démontré, elle va à l'encontre
des recommandations de la médecine vétérinaire et de votre propre
bon sens d'athlète."
"Je
suis intimement convaincue que l'attitude d'un cavalier est au final
plus importante que ses qualités purement techniques. Le cavalier le
plus fin du monde limitera le potentiel du cheval s'il ne reconnaît
pas son individualité et ne lui rend pas hommage. A l'inverse, si
vous faites preuve avec lui d'une empathie qui lui offre le confort
et lui permet de faire entendre son propre son de cloche dans votre
histoire, vous êtes bien partis pour une relation gratifiante.
Changez
de façon de penser, ouvrez votre cœur – autorisez-vous à
ressentir de la gratitude et à atteindre la cohérence cardiaque et
vous pourrez transformer votre cheval."
"L'attitude
que vous amenez avec vous à l'écurie et dans l'univers de votre
cheval affecte ce dernier d'une myriade de manières. A l'état
sauvage, les chevaux en troupeau communiquent entre eux via leur
langage corporel et une forme d'intention si subtile qu'elle est
imperceptible à l'oeil humain. Ces formes de langage silencieux ont
permis aux équidés de survivre des milliers d'années, de sorte
qu'elles ont été peaufinées et affûtées au fil du temps.
Il
s'ensuit que le cheval sent tout ce que vous amenez avec vous, que ce
soit de la joie ou de la tristesse, de l'anxiété ou de
l'excitation. Il lit votre port de tête et les inflexions de votre
voix. Que vous en ayez conscience ou non, certains mots et certaines
phrases ont presque toujours un son déplaisant, même si vous les
utilisez pour rire."
"J'ai
rencontré des chevaux avec des surnoms idiots qui n'ont rien à voir
avec leur stature et les démoralisent de fait, d'autres qui infèrent
une nature à problème ou un "côté sombre". Un nom comme
"Mouse" implique insignifiance ou manque de courage, tandis
que "Diablo" fait préjuger d'une nature explosive et d'un
mauvais caractère. Le nom d'usage du cheval est une vraie leçon en
matière de prophétie auto-réalisatrice, c'est une prédiction qui
directement ou indirectement cause sa concrétisation. Donnez-lui un
nom dont il puisse être fier et que vous pouvez utiliser sans
hésitation, sans penser à rien d'autre qu'à lui et à la joie que
vous partagez dans l'équitation."
"En
2001, le livre du Dr Masaru Emoto, un scientifique japonais, Les
Messages cachés de l'eau a fait sensation sur la scène
internationale. En utilisant la photographie à haute vitesse, le Dr
Emoto a démontré que les cristaux que forme l'eau en gelant
changent en fonction des pensées qui leur sont adressées. Le Dr
Emoto et son équipe ont ainsi emballé des bouteilles d'eau congelée
dans des papiers où ils avaient dactylographié des mots dans
différentes langues, puis pris des photographies des cristaux formés
à la surface dans les 20 à 30 secondes après que la tem^pérature
ait suffisamment monté pour faire fondre la glace. "Merci"
dans différentes langues produisait des cristaux magnifiques aux
formes variées, tandis que "Idiot" donnait naissance à
des cristaux mal-formés et fragmentaires. "Faisons-le !"
engendrait des cristaux séduisant, tandis que "Fais-le !"
n'en engendrait quasiment pas.
Dans
le bref laps de temps entre les deux états – solide et liquide –
l'eau exposait comment la "vibration" des mots positifs
avait un effet positif sur le monde, tandis que la vibration des mots
négatifs avait le pouvoir de détruire.
On
argue que, nos cellules étant composées d'eau à près de 90%, les
mots ont un effet similaire sur nous. Depuis que j'ai pris
connaissance de cette théorie il y a plus de dix ans, je suis
devenue très attentive à mon choix de mots, parce que je sais
qu'ils peuvent avoir des répercussions sur ma santé, celle de mes
chevaux et celle de mes amis."
"J'ai
découvert l'immense utilité de la musique pour soulager les chevaux
affichant des stéréotypies au box – ceux qui marchent en cercle
par exemple. Il y a quelques années en Allemagne, j'ai fixé un
petit magnétophone passant de la guitare classique sur le licol d'un
entier affligé de ce vice et scotché les écouteurs près de la
base de ses oreilles. Étonnamment, le cheval a immédiatement cessé
ses allées et venues et s'est tenu immobile, tête basse. En
observant ses yeux, on pouvait les voir changer selon les variations
de rythme, de tempo et de volume de la musique. Tout le temps qu'elle
a duré, l'entier n'a pas marché dans son box."
"Si
vous intégrez de petits jeux et des tours à votre répertoire de
travail, entretenez l'enthousiasme de votre cheval et reconnaissez
son intelligence en limitant le nombre de répétitions. D'ailleurs,
cette règle est tout aussi valable pour votre pratique du dressage.
Il est important d'identifier l'instant où le cheval comprend la
leçon. Il est loin le temps où l'on considérait obligatoire de
répéter un exercice cinquante fois."
II-
Créer une atmosphère de bien-être
"L'un
des éléments les plus importants du dressage avec le corps,
l'esprit et l'âme est l'usage que vous faites du temps. Comme je
l'ai déjà dit, la société contemporaine n'alloue pas le temps
comme elle le devrait ; elle ne donne plus aux gens ce sens d'un
temps qui joue pour eux. D'où ce que j'appelle l'était de
"permanurgence", cette activation constante des hormones de
stress et qui conduit à un trop-plein d'adrénaline, avec divers
effets secondaires physiques et mentaux.
Indépendamment
de leur condition domestique, les chevaux n'ont pas été victimes
comme nous de ce raccourcissement, de cette accélération du temps.
Ils n'ont pas évolué au rythme de la technologie moderne, soucieux
de ne jamais rester à la traîne. Ils exigent du temps et de la
patience, et c'est ce que vous pouvez apporter de plus important à
votre travail et de fait à votre relation quotidienne avec votre
cheval : le temps."
"Le
cheval "lit" vos images mentales, et la visualisation est
inextricablement liée à votre pouvoir d'intention ; c'est donc
une facette importante de la Méthode Tellington. Je suis intimement
convaincue qu'il est impossible d'obtenir une meilleure performance
et un meilleur comportement de la part de vos chevaux de dressage à
moins d'être capable de visualiser ce que l'on attend d'eux – la
cadence de l'appuyer, la perfection de l'arrêt, la tranquillité de
la queue pendant une transition au galop, la souplesse du cercle au
trot moyen... Beaucoup de cavaliers ont du mal à visualiser ;
en fait, ils n'essaient même pas parce qu'ils se jugent trop
logiques, trop axés sur leur cerveau gauche pour se compromettre
dans de telles absurdités. Mais, comme je l'ai expliqué dans ce
livre, la visualisation est un élément important de l'équilibre
entre hémisphères qui manque aujourd'hui dans la performance de
nombreux cavaliers de dressage. Cultiver votre faculté de
visualisation est indispensable à votre recherche d'une bonne
équitation."
"Le
Dr Len travaillait sur l'idée responsabilité totale (l'idée que
où que vous vous trouviez et quelle que soit votre vie, vous l'avez
créée par la personne que vous êtes et les choix que vous avez
faits) mais avec une variante rendant ce concept de "psychologie
populaire" moins axé sur le "moi" et plus axé sur
l'autre, et tous les autres d'ailleurs. Le Dr Len pense que la
responsabilité totale dans votre vie signifie que tout ce qui se
trouve dans votre vie, par sa simple présence dans votre vie, est de
votre responsabilité. Petite ou grande, lointaine ou proche, tout ce
dont vous faites l'expérience et que vous ressentez comme mauvais ou
que vous n'aimez pas, il vous incombe de le soigner, parce qu'il
n'existe sous la forme que vous connaissez qu'en tant que projection
de quelque chose en vous.
Soigner
les autres, pour le Dr Len, signifiait donc regarder à l'intérieur
de soi et se guérir soi-même, ce qu'il faisait au moyen de la
pratique hawaïenne du ho'oponopono. S'aimer soi-même est la
meilleure façon de s'améliorer, et par ricochet d'améliorer le
monde qui nous entoure."
"J'ai
incorporé à ma vie un mantra de quatre lignes, qui peut servir
d'affirmation positive et même de prière. Quand je me sens
frustrée, sans espoir, ne serait-ce qu'un instant, je répète
simplement les phrases suivantes, que j'adresse à mon être
intérieur, à mon âme, encore et encore :
Je
t'aime.
Pardonne-moi.
Je
suis désolée.
Meci.
"
"Si
vous vous pardonnez de penser que le cheval est incapable de vous
donner un changement de pied aux deux temps, vous pouvez changer
l'issue en changeant votre attente du mouvement. Si vous vous aimez
même quand vous répétez immédiatement une erreur que vous venez
de commettre, vous la compensez facilement et vous l'évitez à
l'avenir. J'ai cessé de me dire : Oh mon Dieu Linda, c'était
complètement idiot – le jour où j'ai lu les études de l'Istitute
of HeartMath démontrant comment une attitude négative vis-à-vis de
vous-même nuit à votre bon fonctionnement cellulaire. J'ai commencé
à penser aux quelque 50 billions de cellules qui composent mon corps
et qui, à l'autre bout de la chaîne, reçoivent ce sentiment
hostile. Aujourd'hui, cette exclamation désobligeante peut se frayer
un chemin jusqu'à mes lèvres voire s'en échapper à moitié, mais
je suis maintenant aguerrie dans l'exercice de l'arrêter net pour la
remplacer par Ho'oponopono. Mon corps, mon esprit et mon âme en sont
d'autant plus joyeux, et j'ai l'impression que le monde qui se
reflète à moi est devenu lui aussi meilleur."
La
méthode Tellington et vous
"Mon
travail pour aider chevaux et cavaliers à parvenir au plus haut
niveau de la compétition tout en approfondissant leur confiance
mutuelle, leur assurance et leur unicité m'imprègne d'une profonde
gratitude. Chaque jour où nous remplaçons la peur par l'harmonie et
la résignation par la joie dans nos relations quotidiennes avec nos
chevaux et avec autrui, nous faisons une différence que nous avons
peine à imaginer."
"Nous
recevons autant ou plus du cheval que nous lui donnons. Il en a
toujours été ainsi. Il nous incombe, à nous, l'homme, l'être qui
a domestiqué le cheval, l'a arraché aux grandes plaines, l'a mis
dans des écuries, l'a harnaché et l'a soumis à notre volonté, de
le rentdre aussi heureux que possible, ce qui signifie pour le cheval
de vivre dans des conditions aussi proches de ses conditions
naturelles que faire se peut dans notre civilisation moderne :
mise au pré, socialisation, lumière, du bon air à respirer, en
faisant attention à ce que nous exigeons de lui lui soit demandé de
façon juste, au bon moment, et avec suffisamment de préparation. En
outre, l'équipement, l'utilisation qui en est faite, les différentes
réponses que nous apportons aux besoins physiques et mentaux du
cheval – ferrure, soins vétérinaires, sources alternatives de
travail corporel et stimulation mentale – sont fondamentaux pour
rendre au cheval ce que son espèce nous a offert au fil du temps."
II
- Le dressage au XXIè siècle - Conlusion
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire