vendredi 18 mars 2016

Le dressage avec la méthode Tellington - Linda Tellington-Jones & Rebecca M.Didier

En vérité, j'avais omis de vous présenter ce livre ! (Ou plutôt repoussé à plus tard. Bien, plus tard est maintenant !)



J'en ai déjà parlé dans l'article sur le stage que j'ai fait avec Danielle, qui est praticienne certifiée de cette méthode. Donc je ne vais pas m'étendre.
Seulement (re)dire que j'ai été plus qu'enthousiasmée par cette lecture. C'est comme être au début d'un chemin bénéfique et voir qu'il y en a qui sont en chemin depuis tellement plus longtemps et qui l'ont rendus encore plus passionnant que prévu ! Puis bon, Linda est une grande lectrice, déjà je ne peux pas résister aux grands lecteurs, d'ailleurs j'ai commandé la plupart des conseils lectures qui se trouvent à la fin de ce livre-ci.

C'est ça qui était génial dans ce bouquin déjà très intéressant en soi : les multiples références à d'autres livres, d'autres personnes liées de près ou de loin à ce cheminement et ces pratiques positives.

Si vous souhaitez savoir en quoi consiste la méthode proprement dite, je vous renvoie à l'article récent "stage méthode Tellington". Le livre seul ne m'a pas paru suffisant pour la mettre en application, par contre, c'est bien pour ça que j'ai été super contente du stage ensuite. Cependant ça reste une lecture super même si vous n'appliquez pas les TTouchs ensuite. Pour la positive-attitude et les différents concepts... Bref, je suis fan. ^_^

Je vais m'en tenir là niveau explications et juste vous livrer pas mal d'extraits choisis de ce livre :

"Le dressage est à la fois question de logique et de ressenti, mobilisant le cerveau gauche et cerveau droit, et si l'on peut affiner la compréhension du cheval grâce à eux, on peut aussi s'en servir pour mieux se comprendre soi-même. Si le cavalier irradie joie et plaisir à l'idée de la séance qui l'attend, le cheval n'en sera que plus heureux et en meilleure santé – et croyez-le ou non, le monde autour n'en sera aussi que plus beau."
Introduction
"L'équitation est déjà en elle-même une cascade de petits miracles. C'est un miracle que ce puissant animal vous tolère sur son dos. C'est un miracle qu'il choisisse (dans la plupart des cas, disons) de vous obéir, de chercher à gagner votre amitié, vos félicitations et votre loyauté avec une intensité rarement observée chez d'autres animaux. Mais le miracle ne s'arrête pas là : chaque fois que vous demandez le plus précis des mouvements, chaque fois que vous vous concentrez sur la plus subtile des aides, chaque fois que vous effleurez son flanc de votre jambe et qu'il vous répond avec douceur et fluidité, vous vivez un petit miracle dont vous deviez être reconnaissant. Remercier le cheval et lui exprimer sa gratitude devraient faire partie des efforts quotidiens de tout cavalier. Je me le rappelle chaque matin quand le soleil se lève et chaque soir avant de partir pour le pays des songes."
"Aimer le cheval, faire montre de gentillesse envers lui, mettre en pratique le concept de heART dans son équitation n'interdit pas pour autant de marquer des limites franches et justes. C'est, je pense, la clé de tout travail avec les chevaux. […] Les chevaux ne sont pas des enfants. Ils ne dorment pas dans votre lit, ne posent pas leur tête sur vos genoux. Si vous vous accordez vraiment une minute pour y réfléchir, désirez-vous que votre cheval se comporte comme un enfant ? Non, vous voulez qu'il agisse en être intelligent et autonome capable de prendre soin de vous dans certaines situations, et non toujours l'inverse. Il doit apprendre à réfléchir par lui-même selon les orientations que vous lui indiquez."
"La science nous a beaucoup appris en termes de compréhension de la biomécanique du cheval et du cavalier, nous offrant de précieux outils d'éducation animale et nous enseignant les comportements à tenir en fonction des situations.
Mais la spiritualité est au cœur de tout. Sans elle, il n'y a ni vie ni but à votre quête ; avec elle, votre équitation peut prendre un essor tout neuf. La science équestre dit "Main gauche, jambe gauche, poids du corps à l'intérieur" là où la spiritualité dit "En avant vers le ciel ! Soyez centaure. Pensez élévation. Pensez amour. Amusez-vous !"
Par la théorie quantique des champs, la science prouve que vous sommes tous connectés. La spiritualité est la foi en cette connexion, et donc la capacité à monter avec le corps, le cœur, l'esprit et l'âme en parfaite harmonie avec ceux du cheval. Quand la science et la spiritualité s'allient, on obtient la perfection du mouvement, le brio de l'exécution et cette "étincelle" dont j'ai déjà parlé."
"Vous devez être à l'écoute de son corps [celui du cheval] pour être capable de repérer quand il a peur ou mal. N'essayez pas de masquer sa peur ou sa douleur sous des pansements de fortune ; cherchez la cause du problème et éliminez-la pour garantir sa confiance et la justesse de son travail pendant de nombreuses années encore."
"Sachez aussi vous comprendre vous-même. Le cheval vous donne le moyen de mieux vous connaître, quelle que soit la discipline équestre que vous choisissez. Il est le miroir de vos émotions : il sent votre stress, votre déprime ou votre confiance en vous, et traduit ces sentiments en mouvements, exprimant l'un en rebond et beauté ou l'autre en manque d'amplitude et de franchise, par exemple. En vérité, beaucoup de gens ont besoin d'une démonstration visuelle de leurs sentiments pour les reconnaître et les affronter si nécessaire. Le cheval tend un miroir où contempler son reflet et se comprendre."
"Quantité de livres et de DVD n'abordent l'équitation que du point de vue technique ou, à l'autre bout du spectre, dans une optique exclusivement spirituelle. Pour ma part, j’estime que ce n'est pas rendre service au cavalier, inhibé et anxieux à l'idée de s'aventurer trop loin dans une contrée ou l'autre. Mon ambition avec ce livre est de les mêler inextricablement l'une et l'autre. J'aimerai que vous vous interrogiez : la science sans quête spirituelle ou la spiritualité sans fondement scientifique ont-elles un sens ? Vos performances physiques, émotionnelles et mentales à tous deux ne peuvent que sortir grandies de leur union."
I- Les clés de voûte de ma réflexion
"La plupart des gens savent que vous avons "deux cerveaux", en réalité deux hémisphères cérébraux. On entend souvent dire que le cerveau gauche contrôle la logique et le langage et que son fonctionnement est séquentiel et linéaire (entre autres), tandis que le droit régit l'intuition et la créativité et que son fonctionnement est aléatoire et holistique. Mais il faut aussi savoir qu'on apprend différemment selon l'hémisphère dominant (et il en va de même pour n'importe quel individu de quelque espèce qu'il soit). Le gauche absorbe les mots, les traite et les assimile une fois qu'ils sont compris ; le droit assimile les couleurs, les sons et les formes.
Dans l'idéal, une expérience d'apprentissage et une compréhension optimale impliquent les deux hémisphères. Bien que chaque côté traite des informations précises, ils sont complémentaires et communiquent constamment de sorte qu'ils génèrent ensemble votre perception du monde. Ils s'équilibrent. Si vous n'utilisez que le gauche, vous êtes cantonné à une réalité newtonienne (où la matière est limitée et tridimensionnelle). Mobilisez également votre cerveau droit et votre potentiel devient infini."
"Les Ttouch Tellington sont une palette de manipulations manuelles. Ils peuvent être circulaires, soulevants ou lissants et sont pratiqués avec les mains et le bout des doigts sur diverses parties du corps. Le contact est appliqué de façon à activer la fonction des cellules et à stimuler le potentil de guérison et d'apprentissage du corps. L'utilisation de Ttouch sur votre cheval est un moyen de :
. Renforcer la confiance
. Relâcher la tension
. Améliorer la stabilité
. Surmonter les schémas corporels habituels conduisant à la résistance
. Aider un cheval à récupérer d'une maladie ou d'une blessure."
I- Les pierres angulaires de la méthode Tellington
"J'espère vous aider vraiment à construire d’inébranlables fondations de bien-être pour que, quel que soit votre palmarès au final en concours (si la compétition est votre objectif), vous vous serviez un partenaire heureux et en bonne santé au fil des ans – un partenaire qui soit non seulement fort et physiquement vibrant, mais aussi présent et volontaire dans tout ce que vous faites ensemble, en selle et ailleurs, au manège ou en dehors.
Mais cela signifie que vous pourriez très bien devoir revoir votre équitation. Et par équitation, je n'entends pas le timing de vos aides ou votre tenue des rênes (quoique). Je parle de ce que vous amenez dans la selle au niveau émotionnel tout autant que sportif. Chacun de nous a en son corps des ressources (habituellement) inexploitées qui, une fois identifiées et explorées dans l'optique d'une meilleure communication avec son cheval, peuvent nous ouvrir de tous nouveaux horizons."
"Pour mettre l'intention à profit dans votre équitation, vous devez être pleinement présent à chaque foulée de votre cheval, sans distractions ni facteurs de stress venus d'autres sphères de votre vie ou même du cheval lui-même. Vous devez avoir conscience des sensations que génère votre environnement (la douceur du cuir des rênes entre vos doigts, l'aboiement d'un chien dans la cour d'écurie, le vent dans les arbres, la chaleur du soleil ou son reflet sur une clôture blanche, le bruit étouffé des sabots de votre cheval dans le sable du manège, la leçon qui se déroule dans la carrière voisine), mais vous devez les accepter sans jugement. Reconnaissez-les, touchez-les et laissez-les partir. Dès que vous sentez une opinion se former ("Qu'il est ennuyeux ce chien qui aboie", "Le maréchal-ferrant doit être arrivé en avance"), laissez-la partir. N'interprétez pas la situation, contentez-vous d'exister en elle."
"J'ai puisé cette métaphore de la gourde dans une histoire de juge Dee à propos d'un samouraï aveugle du XIVè siècle, jamais vaincu car il "savait vider sa tête comme une gourde qu'on aurait vidé de son eau", ce qui, selon l'histoire, lui permettait de voir bien plus clair que ne l'auraient pu ses yeux. Je pense qu'imaginer sa tête comme une gourde qu'on vide est une excellente méthode de visualisation pour se débarrasser du bavardage indésirable du cerveau gauche, des doutes, de la négativité, laissant ainsi la place pour une issue positive et un réel espace ouvert à d'infinies possibilités."
"Laissez la pensée du résultat s'éloigner. Comme quand vous avez appris à être dans l'instant, reconnaissez le résultat, touchez-le du doigt et laissez-le s'éloigner. Votre équitation doit aligner une série de petites intentions conduisant à une intention ultime, celle du dressage en tant qu'art. Vous ne pouvez vous permettre de vous laisser consumer par les échecs, les erreurs, les faux pas. Ce ne sont que de simples coups de pinceau sur votre toile, dont chacun ajoute profondeur, couleur et sens à votre portrait final."
I- Équitation intentionnelle
"Les chevaux sont sensibles aux champs énergétiques du cœur humain, et vice versa, ce qui suggère que les pratiquants de la méthode Tellington dans leurs interactions quotidiennes avec leurs chevaux ont en fait un dialogue "à cœur ouvert", littéralement, avec leurs amis quadrupèdes."
"La cohérence cardiaque : Les états émotionnels positifs donnent de la cohérence aux systèmes humains, ce qui peut apporter une amélioration spectaculaire à votre efficacité dans vos tâches, qu'elles soient mineures ou de grande ampleur. […] Un état émotionnel positif, dans ce cas fruit d'une exposition à l'amour et à la tendresse, donne de la magie à la banalité et aplanit la difficulté. […] Selon l'Institute of HeartMath, la recherche à montré que "des émotions positives pérennes conduisent à un fonctionnement hautement efficace et régénératif associé à une cohérence accrue des courbes du rythme cardiaque et à une plus grande harmonie entre les systèmes physiologiques". En d'autres termes, quand on manipule le cheval ou qu'on le monte en mettant ses émotions positives dans la balance, le corps va réagir à son mouvement et aux exigences du travail avec plus de fluidité, de cohésion et de talent que lorsqu'on est anxieux ou en colère, par exemple. Et, mieux encore, la recherche a aussi montré que les êtres humains pouvaient réguler leur propre cohérence cardiaque en générant activement des émotions et des intentions positives. On peut créer un état plus propice à la performance par des pensées positives."
"Il y a des raisons physiologiques justifiant de sourire à cheval. Selon Eckart Meyners, spécialiste d'équitation et de cinétique depuis plus de 30 ans, qui donne souvent des conférences au nom de la Fédération équestre allemande, le sourire "mobilise des chaînes musculaires qui courent du visage aux pieds, en passant par le cou et le pelvis. Un cavalier qui sourit épouse naturellement le mouvement du cheval."
I- Y mettre tout son cœur
"Ce livre parle de transformation. Il parle de changer votre esprit pour changer votre cheval – la façon dont il pense, dont il ressent, dont il se comporte et dont il travaille. Et vous devez vous souvenir que le changement est de fait possible, et peut-être plus facile que vous ne le croyez ! Quand vous montez à cheval avec des idées préconçues, en pensant par exemple qu'il rompt toujours l'allure dans tel coin, qu'il déteste les changements de pied au temps et qu'il n'aimera jamais ça, ou qu'il n'est pas très doué, vous supposez le changement trop difficile et donc improbable. Vos pensées portent un coup sévère à l'éventualité d'une amélioration dans la problématique de votre cheval, et vous empêchent tous les deux de réaliser pleinement votre potentiel.
En outre, le cheval est votre professeur. Les défis que vous rencontrez avec lui sont autant d'opportunités d'affûter votre vision ou vos compétences. Croyez en une possibilité de changement pour le mieux, de la part du cheval et de la vôtre, et vous risquez d'être agréablement surpris par la relation qui vous attend."
Les sept atouts de la méthode Tellington pour le cheval de dressage
"J'avais lu récemment dans un livre sur le comportement des éléphants d'Afrique que, si l'on se retrouvait face à face avec un éléphant nerveux dans la brousse, on avait cinquante pour cent de chances que la poussée d’adrénaline en résultant l'incite à charger. Toutefois, il suffisait de se décaler sur le côté pour qu'il ne charge jamais. Je supputais que cette tendance à l'attaque était directement liée à sa préparation à la fuite : directement face à la source du danger, l'éléphant devait se tenir suffisamment aux aguets pour pouvoir faire volte-face en un éclair et fuir mais si le danger était sur le côté, il lui suffisait de fuir droit devant lui, une option plus simple, et donc moins inquiétante.
Tout cela m'est revenu en tête alors que je regardais Gaspacho sur la piste, et je suggérai donc de le monter avec une Rêne d'équilibre puis, au lieu de le contraindre à faire face à la source de sa peur ou à passer à côté, de l'autoriser à se tenir parallèlement à elle. Avec ce simple changement il est resté tranquille, tournant la tête vers l'objet pour le regarder pendant que je le rassurais avec des Touch sur la crête de l'encolure jusqu'à ce que, allongeant l'encolure, il passe de son plein gré l'objet de sa peur sans faire d'écart. Depuis cette expérience, au lieu d'obliger un cheval sur l’œil à faire face à un objet menaçant, pour me retrouver en général avec un cheval planté et figé par la peur, je le fais passer à côté, tête légèrement détournée par une rêne indirecte. Je me suis rendu compte que ce plan d'action très simple aidait le cheval à surmonter sa peur bien plus vite que si je le forçais à faire directement face à l'objet jugé effrayant."
"La technique de dressage classique insiste sur la nécessité de laisser les muscles contractés de l'encolure et du dos s'étirer périodiquement. A l'occasion de mes voyages et dans mon travail avec des chevaux et des cavaliers de haut à très haut niveau, je me suis rendu compte que si les cavaliers parlent beaucoup d'allonger le cadre, en réalité ils laissent rarement à leur cheval suffisamment de longueur de rênes ou de temps pour récupérer entre des exercices rassemblés. Les muscles n'ont pas loisir de se décontracter et de se ré-oxygéner, ils se raccourcissent et se contracturent jusqu'à ce que finalement la circulation et la respiration en soient affectées."
II - Un nouveau regard : étude de cas de problèmes de comportement, de travail et de santé
"Une jument ovarienne se caractérise par divers comportements : elle peut couiner, rentrer les fesses, émettre de fréquents jets d'urine (d'où leur surnom de "juments pisseuses") et coucher les oreilles durant les chaleurs. Elle peut présenter une sensibilité extrême aux aides, voire une résistante, ce qui marque une douleur ou un inconfort. Elle peut être contracturée, tendue et colérique avant l'ovulation – certaines manifestent même des signes classiques de colliques, suées, coups de pied vers les flancs, tentatives pour se rouler. […]
Un examen vétérinaire peut s'imposer quand les sautes d'humeur d'une jument deviennent extrêmes, persistantes, ou si elles gênent ses performances, afin de confirmer ou de réfuter la présence d'un kyste ovarien ou d'une tumeur, d'un corps jaune persistant ou d'autres facteurs physiologiques, et déterminer les niveaux d'hormones reproductives."
"Le Dr Juliet Getty, experte en nutrition équine, conseillère spéciale à la Equine Science Academy et auteur de l'ouvrage de référence Feed your Hore like a Horse, dit :
"Pour de nombreuses raisons, un approvisionnement régulier et constant en fourrage garde le système digestif de votre cheval en bonne santé en général, mais il a un rôle tout particulièrement important dans la prévention des ulcères." A l'encontre de l'estomac humain, explique-t-elle, l'estomac du cheval sécrète en permanence de l'acide, même à vide. Le mâchonnement crée de la salive, un anti-acide naturel. Même sans nourriture, un cheval mâchera tout ce qu'il a à sa portée pour neutraliser l'acide ; et s'il n'y a rien à mâcher il développera communément les ulcères. Le Dr Getty explique que c'est le régime et le mode de vie que nous imposons à nos chevaux qui sont à blâmer de cette situation, car les chevaux sauvages n'ont pas d'ulcères."
"Un miroir incassable dans le box de votre cheval peut aussi alléger son stress et son ennui. Dse recherches du groupe Animal Behavour, Cognition and Welfare à la Lincolnshire School of Agriculture, en Angleterre, ont montré que lorsqu'on plaçait des miroirs en acrylique dans le box de chevaux affligés du tic de l'ours, ceux-ci arrêtaient de se balancer et se tournaient face aux miroirs pendant près d'un quart de leur temps au box. Le miroir imitait le contact visuel avec des congénères, minimisant ainsi l'isolement social courant dans les écuries, tout en fournissant des stimulis additionnels dans un espace par ailleurs visuellement monotone."
"Face à du rouge, le cheval voit une couleur terre avec une faible nuance de jaune et de bleu. Le magenta et sa couleur complémentaire, le bleu-vert, sont vus comme du gris. […] Bien que le cheval voie le bleu et le jaune comme des couleurs distinctes, quand on leur présente du bleu-jaune, l'image est perçue comme du gris ou du blanc. […]
Les singes de l'ancien monde (c'est-à-dire les singes originaires d'Afrique ou d'Asie) ont une vision chromatique similaire à celle des hommes ; on peut penser qu'ils ont besoin de repérer les fruits rouge vif dans le feuillage vert des arbres, explique Timney. En tant qu'herbivores, les chevaux n'ont pas autant besoin de distinguer les couleurs. Ils voient ce dont ils ont besoin."
"Il faut comprendre qu'un pansage calme et apaisant, cherchant à relaxer le cheval, à favoriser une respiration profonde et à stimuler sa circulation tout autant qu'à le nettoyer est précieux. Le pansage ne devrait pas être une affaire courante vite expédiée, mais être pensé comme une partie intégrante de la détente ou de la récupération, avec un cheval attaché de façon à garantir son confort et votre sécurité, le mieux étant bien évidemment de pouvoir le panser en liberté au box, afin qu'il soit à même de vous montrer quelle pression et quel tempo il apprécie le plus."
"Je ne peux croire que quiconque jugerait très sensé de faire volontairement trois pas en arrière avant d'essayer d'en faire un en avant, mais c'est à cela que revient, fondamentalement, une technique d'attache et de pansage inappropriée. Avec le "Pansage conscient", il est possible d'échauffer le cheval et de le relaxer de façon à le rendre réceptif et dans les aides dès que vous vous mettez en selle. A l'inverse, provoquer des tensions de l'atlas au sacrum et de l'irritabilité par une attache trop haute ou trop courte et un pansage brutal ou pressé, c'est rallonger d'autant votre détente et vous retrouver très probablement avec une monture inattentive et raide. Au fil du temps, la tension et l'inconfort peuvent s'accumuler, causant une réactivité extrême et un cheval anxieux au point de finir parfois catalogué "dangereux" ou "immontable"."
"De nos jours, on monte couramment les chevaux de dressage avec une muserolle et une sangle très serrée. Parfois, les cavaliers utilisent même des artifices mécaniques pour serrer plus quand leur propre force leur fait défaut, d'où un problème majeur : un cheval de dressage a besoin de souplesse et de fluidité, mais la muserolle et la sangle trop serrées inhibent le libre jeu de la mâchoire et le mouvement des côtes. Et lorsqu'une articulation est limitée dans son mouvement, quelle qu'elle soit, toutes les autres s'en trouvent affectées, de sorte que le cheval ne peut s'incurver, se ployer et atteindre les allures franches qu'on attend de lui."
"Avec une muserolle serrée, le cheval ne peut plus respirer, ne peut se fléchir au niveau de la nuque de façon confortable et est incapable de se situer dans l'espace. Je pense pouvoir dire sans risque de me tromper que ce n'est pas souhaitable quand on essaie de tirer une performance optimale d'un cheval, et encore moins en dressage."
"Il est donc d'autant plus aberrant d'attendre autre chose [que la préférence du confort] des chevaux. Beaucoup de gens les saucissonnent, compriment leur chair tendre, les coupent au milieu, avant de les détendre... Puis de resserrer encore un peu tout ça, parfois même en s'aidant d'artifices mécaniques.
Après quoi ils demandent aux chevaux d'alterner allongements et rassembler dans la fluidité, de rebondir avec légèreté, d'écouter leurs aides les plus discrètes et d'exécuter des mouvements ardus sur des laps de temps prolongés.
Cela revient à vous habiller de vos bottes neuves et raides, de votre chemise trop serrée, d'une brassière de sport trop petite et d'une bombe qui ne vous va pas, puis de vous demander de trotter assis 45 minutes d'affilée (avec une position parfaite, évidemment) en récitant l'alphabet à l'envers. Pour corser l'affaire, quelqu'un vous pique avec une tige de métal dans les côtes chaque fois que vous vous tassez ou que vous ne savez plus quelle lettre vient ensuite.
On dirait une forme raffinée de torture, non ?
Je l'ai dit bien souvent et en de bien nombreux endroits, mais je vais le redire ici. La tendance qui veut à toute force travailler et faire concourir les chevaux de dressage en les saucissonnant est inutile et cruelle. Comme je l'ai démontré, elle va à l'encontre des recommandations de la médecine vétérinaire et de votre propre bon sens d'athlète."
"Je suis intimement convaincue que l'attitude d'un cavalier est au final plus importante que ses qualités purement techniques. Le cavalier le plus fin du monde limitera le potentiel du cheval s'il ne reconnaît pas son individualité et ne lui rend pas hommage. A l'inverse, si vous faites preuve avec lui d'une empathie qui lui offre le confort et lui permet de faire entendre son propre son de cloche dans votre histoire, vous êtes bien partis pour une relation gratifiante.
Changez de façon de penser, ouvrez votre cœur – autorisez-vous à ressentir de la gratitude et à atteindre la cohérence cardiaque et vous pourrez transformer votre cheval."
"L'attitude que vous amenez avec vous à l'écurie et dans l'univers de votre cheval affecte ce dernier d'une myriade de manières. A l'état sauvage, les chevaux en troupeau communiquent entre eux via leur langage corporel et une forme d'intention si subtile qu'elle est imperceptible à l'oeil humain. Ces formes de langage silencieux ont permis aux équidés de survivre des milliers d'années, de sorte qu'elles ont été peaufinées et affûtées au fil du temps.
Il s'ensuit que le cheval sent tout ce que vous amenez avec vous, que ce soit de la joie ou de la tristesse, de l'anxiété ou de l'excitation. Il lit votre port de tête et les inflexions de votre voix. Que vous en ayez conscience ou non, certains mots et certaines phrases ont presque toujours un son déplaisant, même si vous les utilisez pour rire."
"J'ai rencontré des chevaux avec des surnoms idiots qui n'ont rien à voir avec leur stature et les démoralisent de fait, d'autres qui infèrent une nature à problème ou un "côté sombre". Un nom comme "Mouse" implique insignifiance ou manque de courage, tandis que "Diablo" fait préjuger d'une nature explosive et d'un mauvais caractère. Le nom d'usage du cheval est une vraie leçon en matière de prophétie auto-réalisatrice, c'est une prédiction qui directement ou indirectement cause sa concrétisation. Donnez-lui un nom dont il puisse être fier et que vous pouvez utiliser sans hésitation, sans penser à rien d'autre qu'à lui et à la joie que vous partagez dans l'équitation."
"En 2001, le livre du Dr Masaru Emoto, un scientifique japonais, Les Messages cachés de l'eau a fait sensation sur la scène internationale. En utilisant la photographie à haute vitesse, le Dr Emoto a démontré que les cristaux que forme l'eau en gelant changent en fonction des pensées qui leur sont adressées. Le Dr Emoto et son équipe ont ainsi emballé des bouteilles d'eau congelée dans des papiers où ils avaient dactylographié des mots dans différentes langues, puis pris des photographies des cristaux formés à la surface dans les 20 à 30 secondes après que la tem^pérature ait suffisamment monté pour faire fondre la glace. "Merci" dans différentes langues produisait des cristaux magnifiques aux formes variées, tandis que "Idiot" donnait naissance à des cristaux mal-formés et fragmentaires. "Faisons-le !" engendrait des cristaux séduisant, tandis que "Fais-le !" n'en engendrait quasiment pas.
Dans le bref laps de temps entre les deux états – solide et liquide – l'eau exposait comment la "vibration" des mots positifs avait un effet positif sur le monde, tandis que la vibration des mots négatifs avait le pouvoir de détruire.
On argue que, nos cellules étant composées d'eau à près de 90%, les mots ont un effet similaire sur nous. Depuis que j'ai pris connaissance de cette théorie il y a plus de dix ans, je suis devenue très attentive à mon choix de mots, parce que je sais qu'ils peuvent avoir des répercussions sur ma santé, celle de mes chevaux et celle de mes amis."
"J'ai découvert l'immense utilité de la musique pour soulager les chevaux affichant des stéréotypies au box – ceux qui marchent en cercle par exemple. Il y a quelques années en Allemagne, j'ai fixé un petit magnétophone passant de la guitare classique sur le licol d'un entier affligé de ce vice et scotché les écouteurs près de la base de ses oreilles. Étonnamment, le cheval a immédiatement cessé ses allées et venues et s'est tenu immobile, tête basse. En observant ses yeux, on pouvait les voir changer selon les variations de rythme, de tempo et de volume de la musique. Tout le temps qu'elle a duré, l'entier n'a pas marché dans son box."
"Si vous intégrez de petits jeux et des tours à votre répertoire de travail, entretenez l'enthousiasme de votre cheval et reconnaissez son intelligence en limitant le nombre de répétitions. D'ailleurs, cette règle est tout aussi valable pour votre pratique du dressage. Il est important d'identifier l'instant où le cheval comprend la leçon. Il est loin le temps où l'on considérait obligatoire de répéter un exercice cinquante fois."
II- Créer une atmosphère de bien-être
"L'un des éléments les plus importants du dressage avec le corps, l'esprit et l'âme est l'usage que vous faites du temps. Comme je l'ai déjà dit, la société contemporaine n'alloue pas le temps comme elle le devrait ; elle ne donne plus aux gens ce sens d'un temps qui joue pour eux. D'où ce que j'appelle l'était de "permanurgence", cette activation constante des hormones de stress et qui conduit à un trop-plein d'adrénaline, avec divers effets secondaires physiques et mentaux.
Indépendamment de leur condition domestique, les chevaux n'ont pas été victimes comme nous de ce raccourcissement, de cette accélération du temps. Ils n'ont pas évolué au rythme de la technologie moderne, soucieux de ne jamais rester à la traîne. Ils exigent du temps et de la patience, et c'est ce que vous pouvez apporter de plus important à votre travail et de fait à votre relation quotidienne avec votre cheval : le temps."
"Le cheval "lit" vos images mentales, et la visualisation est inextricablement liée à votre pouvoir d'intention ; c'est donc une facette importante de la Méthode Tellington. Je suis intimement convaincue qu'il est impossible d'obtenir une meilleure performance et un meilleur comportement de la part de vos chevaux de dressage à moins d'être capable de visualiser ce que l'on attend d'eux – la cadence de l'appuyer, la perfection de l'arrêt, la tranquillité de la queue pendant une transition au galop, la souplesse du cercle au trot moyen... Beaucoup de cavaliers ont du mal à visualiser ; en fait, ils n'essaient même pas parce qu'ils se jugent trop logiques, trop axés sur leur cerveau gauche pour se compromettre dans de telles absurdités. Mais, comme je l'ai expliqué dans ce livre, la visualisation est un élément important de l'équilibre entre hémisphères qui manque aujourd'hui dans la performance de nombreux cavaliers de dressage. Cultiver votre faculté de visualisation est indispensable à votre recherche d'une bonne équitation."
"Le Dr Len travaillait sur l'idée responsabilité totale (l'idée que où que vous vous trouviez et quelle que soit votre vie, vous l'avez créée par la personne que vous êtes et les choix que vous avez faits) mais avec une variante rendant ce concept de "psychologie populaire" moins axé sur le "moi" et plus axé sur l'autre, et tous les autres d'ailleurs. Le Dr Len pense que la responsabilité totale dans votre vie signifie que tout ce qui se trouve dans votre vie, par sa simple présence dans votre vie, est de votre responsabilité. Petite ou grande, lointaine ou proche, tout ce dont vous faites l'expérience et que vous ressentez comme mauvais ou que vous n'aimez pas, il vous incombe de le soigner, parce qu'il n'existe sous la forme que vous connaissez qu'en tant que projection de quelque chose en vous.
Soigner les autres, pour le Dr Len, signifiait donc regarder à l'intérieur de soi et se guérir soi-même, ce qu'il faisait au moyen de la pratique hawaïenne du ho'oponopono. S'aimer soi-même est la meilleure façon de s'améliorer, et par ricochet d'améliorer le monde qui nous entoure."
"J'ai incorporé à ma vie un mantra de quatre lignes, qui peut servir d'affirmation positive et même de prière. Quand je me sens frustrée, sans espoir, ne serait-ce qu'un instant, je répète simplement les phrases suivantes, que j'adresse à mon être intérieur, à mon âme, encore et encore :
Je t'aime.
Pardonne-moi.
Je suis désolée.
Meci. "
"Si vous vous pardonnez de penser que le cheval est incapable de vous donner un changement de pied aux deux temps, vous pouvez changer l'issue en changeant votre attente du mouvement. Si vous vous aimez même quand vous répétez immédiatement une erreur que vous venez de commettre, vous la compensez facilement et vous l'évitez à l'avenir. J'ai cessé de me dire : Oh mon Dieu Linda, c'était complètement idiot – le jour où j'ai lu les études de l'Istitute of HeartMath démontrant comment une attitude négative vis-à-vis de vous-même nuit à votre bon fonctionnement cellulaire. J'ai commencé à penser aux quelque 50 billions de cellules qui composent mon corps et qui, à l'autre bout de la chaîne, reçoivent ce sentiment hostile. Aujourd'hui, cette exclamation désobligeante peut se frayer un chemin jusqu'à mes lèvres voire s'en échapper à moitié, mais je suis maintenant aguerrie dans l'exercice de l'arrêter net pour la remplacer par Ho'oponopono. Mon corps, mon esprit et mon âme en sont d'autant plus joyeux, et j'ai l'impression que le monde qui se reflète à moi est devenu lui aussi meilleur."
La méthode Tellington et vous
"Mon travail pour aider chevaux et cavaliers à parvenir au plus haut niveau de la compétition tout en approfondissant leur confiance mutuelle, leur assurance et leur unicité m'imprègne d'une profonde gratitude. Chaque jour où nous remplaçons la peur par l'harmonie et la résignation par la joie dans nos relations quotidiennes avec nos chevaux et avec autrui, nous faisons une différence que nous avons peine à imaginer."
"Nous recevons autant ou plus du cheval que nous lui donnons. Il en a toujours été ainsi. Il nous incombe, à nous, l'homme, l'être qui a domestiqué le cheval, l'a arraché aux grandes plaines, l'a mis dans des écuries, l'a harnaché et l'a soumis à notre volonté, de le rentdre aussi heureux que possible, ce qui signifie pour le cheval de vivre dans des conditions aussi proches de ses conditions naturelles que faire se peut dans notre civilisation moderne : mise au pré, socialisation, lumière, du bon air à respirer, en faisant attention à ce que nous exigeons de lui lui soit demandé de façon juste, au bon moment, et avec suffisamment de préparation. En outre, l'équipement, l'utilisation qui en est faite, les différentes réponses que nous apportons aux besoins physiques et mentaux du cheval – ferrure, soins vétérinaires, sources alternatives de travail corporel et stimulation mentale – sont fondamentaux pour rendre au cheval ce que son espèce nous a offert au fil du temps."

II - Le dressage au XXIè siècle - Conlusion

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