jeudi 21 août 2014

C'est toi le chef !

Nous imposons aux chevaux et aux poneys des cavaliers sous l'autorité desquels ils sont censés se placer dès la première seconde. Nous nous imposons comme référence absolue dès l'instant où nous apparaissons dans le champ de vision de ces êtres beaucoup trop conciliants.

Imaginez un peu : Vous rencontrez quelqu'un de caractériel, inconstant, incapable de concentration ni de réflexion, sans aucune expérience, brutal et insouciant des risques et des conséquences de ses gestes et demandes.
Demandez-vous un instant quelle serait votre réaction si l'on vous annonçait qu'il vous faut lui obéir dorénavant sous peine de corrections multiples.



"Montre-lui que c'est toi le chef !" Une des phrases typiques des poneys clubs. Le "chef" essaie de le montrer, tout en se trompant d'exercice trois fois, obligeant ainsi sa monture à partir à droite, à faire un demi-tour disgracieux pour retourner au vrai point de départ puis refaire un même demi-tour parce que finalement c'était bien le repère bleu qu'il fallait viser. Tout ça pour s'arrêter sans ménagement et attendre que le "chef" attrape une balle en perturbant l'équilibre de son poney, sans oublier de râler quand il bouge un sabot pour essayer de compenser.

Et cela cent fois dans l'heure, quelques quatre heures par jour.

C'est étrange, que ces stupides animaux ne veuillent pas mettre leur bonne volonté à notre service.
"Mauvais poney !"
Galop !! 
*part au galop* 
Tourne ! *tourne* 
Mais reste au galop ! *repart au galop* 
Hé, tu va trop vite ! *ralentit* 
*Évite une barrière dans laquelle les ordres du cavalier ordonnaient involontairement de rentrer* Attention ! *déviation et ralentissement brutal pour ne pas tamponner un autre couple* 
galop ! *repart au galop* 
*accélère après avoir senti des jambes s'accrocher à ses flancs* 
Hé mais il est fou ce cheval !

Tout ça pour des cavaliers qui avec un peu de chance penseront à remercier leur monture, et qui de toute façon céderont les rênes à un nouveau chef d'une heure, qu'on ne reverra plus pendant un mois et qui ce délai passé trouvera qu'on était mieux "avant".

Le pouvoir que l'on s'accorde sur ces êtres pensants n'est pas légitime. Dans chaque cavalier règne intimement le sentiment de la suprématie de la race humaine sur toutes les autres formes de vies. C'est à partir de cette base que l'on fonctionne, sans douter un instant du rôle de chacun. Les peluches vivantes doivent nous respecter, gare aux crimes de lèse-majesté, aux blasphèmes !

"Ce cheval est vraiment irrespectueux !" Je l'ai dit et pensé à de nombreuses reprises, y compris lors d'un premier contact avec tel équidé ou tel autre. Car bien sûr, même si je débarque sans me présenter dans sa vie, lui demandant de répondre à mon caprice du moment et le tout avec le sourire, il n'a aucun droit de douter ou d'hésiter. 
Bien sûr puisque je suis une humaine pure souche, de parents humains en grands-parents humains.
Alors qu'il s'arrête pour attraper une touffe d'herbe quand moi je suis pressée de le ramener dans son paddock, pas question ! Par contre il a intérêt à s'arrêter net quand je stoppe pour saluer un piéton arrivant en sens inverse, c'est quand même dans l'ordre des choses !

C'est toute mon éducation de cavalière et d'enseignante qui m'a bourré dans le crâne que chacun sa place, que le cheval était un merveilleux esclave dont les quelques velléités de liberté devaient être évitées, résorbées, sous peine de chutes, de mal de dos et d'orgueil. J'essaie de me déprogrammer au fur et à mesure.

"Les poneys sont tous pareils", "Je les connais par cœur ces chevaux là." Vraiment ? C'est vrai que c'est plus pratique pour l'application d'une méthode aveugle, combien de chevaux losanges ont ainsi du entrer dans un moule carré jusqu'à explosion ?

C'est déjà assez fâcheux de se faire imposer une quelconque baudruche agitée comme chef pendant une heure, voilà en plus que la baudruche croit nous voir nés et élevés tous dans le même box, livrés clefs en main.

Nous cherchons (si nous oublions de l'imposer) le respect et la bonne entente avec notre cheval, encore faut-il le distinguer de tous les autres et le laisser nous parler de lui. Oubliez un peu les astuces et techniques ultimes pour obtenir ce que vous voulez de n'importe quel cheval. Appliquez-vous d'abord à voir, sentir, écouter, communiquer. Rencontrer l'âme de celui avec lequel vous voulez passer un bout de temps, ça ne sera pas facile. Il n'y a pas d'exercice pour cela.

Je fais et continuerai à faire des erreurs, mais je ne considère plus le respect et la coopération de nos chevaux comme un dû. Leur accorder notre confiance, c'est vraiment la moindre des choses que nous puissions faire, et c'est mignonnet.
Essayons de leur donner de bonnes raisons pour faire la même chose à notre égard ! Confiance et respect, tout cela se mérite, dans les deux sens.

C'est un vaste programme, c'est sûr !


dimanche 3 août 2014

Une ancienne maison désertée (EEDoua Villeurbanne)

Bloquant les entrées de la cour autrefois animées de tout ce qui peut animer une cour d'écurie, des chaînes, des barrières et deux grands panneaux : Chantier interdit au public. 

Ok petit bolide, mais je ne suis pas un "public", je viens rendre visite à l'école d'équitation qui m'a permis de me découvrir, de me trouver une place, de dialoguer avec les animaux et les humains, de connaître toutes les émotions possibles, de m'aventurer sur la route que je n'ai quitté depuis. Les week-ends, les vacances, les jours où je séchais la fac, puis tous les jours une fois en formation, c'est ici que j'étais. 
Comme la majorité des jeunes cavaliers, je considérai ces lieux comme une deuxième maison, avec tout un univers passionnant, pas seulement grâce aux chevaux mais aussi aux gens formidables ou moins formidables qui gravitaient comme moi autour des boxes. 
C'est là que j'ai fait mes premières armes d'enseignante, d'abord sans assurance, mais encouragée, accompagnée et guidée. 

Alors non, ce n'est pas un panneau qui va m'empêcher d'entrer. 

Petites photos comparatives (les "Avant", c'est il y a une dizaine d'années) 


La cour en U, maintenant

 
< La bute maintenant

> La bute avant

> La carrière d'obstacle maintenant


> La carrière d'obstacle avant

> Le "cross" maintenant

> Le cross avant

> La tribune d'obstacle maintenant

> La carrière poney maintenant
 (J'ai retrouvé un cerceau bleu que j'avais fabriqué!)
> Là j'suis en plein dans le manège poney... maintenant

> Le manège poney, avant
> La carrière poney, avant

> L'arbre de la carrière est toujours là, 
J'y avais secouru un petit cavalier que Diablesse avait laissé accroché à une branche :P

> Ces rues-là n'ont pas changé (trajet écuries-carrières)

Cour principale, maintenant

> Cour principale, avant








> Les bandes servaient à tenir le robinet et limiter un peu les fuites ^^

> Les boxes, maintenant

> Les boxes, avant



 > Les selleries (poneys et chevaux) maintenant 

> Les selleries, avant (bien avant en fait... la poney a été plus jolie après !)

> Escalier de la sellerie proprio et jungle devant l'escalier du grenier : maintenant

> le coin de la benne à fumier, maintenant
> La benne à fumier, avant (que de bons souvenirs ^^)

> Le manège, maintenant

> Le manège, avant 
(oui je sais, on voit pas bien, mais vous voyez Ti'Doux, c'est bien aussi !)

> Vestige archéologique


On passe à la série décoration. Vandalisme à la craie géante.  


















Il n'y a sûrement pas tous les noms de chevaux/poneys passés par la Doua, mais il y en a pas mal :P 
Grâce au forum étudiant et à Yannick qui les avait répertoriés là-bas. (Je ne trouve plus le forum que j'avais créé pour le club et où il y avait aussi les sujets pour chaque cheval... tant pis !)