mardi 24 juin 2014

Ce que vous pourriez savoir sur les serpents...

Si vous étiez moins occupés à hurler de terreur et de dégoût lorsqu'on aborde le sujet.
Article succinct reprenant les informations récoltées à l'exposition de reptiles vivants de la famille Camacho à 
Saint-Benoit (Réunion) en 2014.

Il existe environ 2700 espèces connues de serpents dans le monde entier, et seulement 470 espèces sont venimeuses. Vous me direz que c'est encore 470 de trop, mais pour ma part j'ai été surprise d'apprendre que les trois quarts étaient de gentilles et inoffensives bestioles ! Hmm, enfin, presque...
S'il était certain qu'aucun de ces animaux ne puisse vous faire de mal, vous auriez moins de mal à les accepter je suppose ? Ceci dit les premières réactions de rejet sont rarement des "mais c'est super dangereux !", chaque fois plutôt des "Haaaaa ! - Berk ! - C'est dégoûtant !", argumentations nettement moins étayées donc.

Je me pose autant de questions sur les serpents que sur ces réactions humaines ; Est-ce entré dans les gênes de l'humanité de rejeter à priori les serpents ? Je sais bien que non. C'est de l'éducation : le feu ça brûle, ne regarde pas le soleil en face, Haaaa un serpent beurk c'est dégoûtant !
Poursuivons.



Devinez combien de paires de côtes possèdent les serpents ? Car oui, ce sont des vertébrés, même s'ils ont un système osseux carrément plus facile à apprendre que les hommes ou que les chevaux. 180 à 500 côtes et vertèbres (12 pour les humains et 18 pour les chevaux), ce qui les rend super souples et ondulants. Ce foisonnement de côtes plus le crâne : c'est tout, vous voilà savant en serpents-squelettes.
Bien sûr, pas de membres... quoique ! Certains serpents géants, les plus anciens (Boas et pythons) possèdent un petit ergot, vestige d'une ceinture pelvienne et de membres postérieurs.

Peut-être savez-vous déjà que les serpents ne mangent pas aussi souvent que nous, c'est le moins qu'on puisse dire. Une proie par semaine en général leur suffit, mais c'est très variable. En Afrique le "mangeur d’œuf" se nourrit exclusivement d’œufs d'oiseaux, et se retrouve donc sans ressources chaque fois que la période de ponte et de couvaison est terminée.
Le fameux cobra royal lui, se nourrit seulement d'autres serpents. La plupart des serpents n'acceptent de manger une proie que si elle est vivante, allant jusqu'à mourir de faim devant une proie déjà morte au lieu de la gober. Problème d'instinct, qui ne rend pas forcément service à l'animal dans ce cas là.

Comment jeûnent-ils ? Pour certains, grâce à une réserve de graisse, et surtout par un ralentissement du métabolisme : réduction de mouvements et de respiration. Quelques serpents peuvent rester sans avaler quoi que ce soit pendant plusieurs mois !
Le record enregistré : 2 ans et 9 mois sans nourriture pour un python séba.
Dans un zoo de Francfort, un python molure qui refusait toute nourriture pendant 5 mois n'a perdu que 10% de son poids. (Pas cool pour les serpents qui veulent faire un régime efficace)
Économique et pratique pour les élever, non ? "Je ne peux pas partir en week-end, mon caniche Trésor-Précieux doit avoir ses 4 repas par jour à heure fixe !"

Encore une information inédite (pour moi) : Quand ils acceptent et parviennent enfin à se mettre quelque chose dans le ventre, le temps de digestion est carrément variable, en fonction surtout de la température ! Plus il fait chaud, plus la digestion est rapide.
Cela pourrait être un bon truc : avaler une proie et aller se planquer au froid, histoire de se transformer en frigo rempli, sauf que cela ne fonctionne pas... Lorsque la température extérieure est trop basse, la digestion peut s'arrêter complètement, et le serpent est obligé de régurgiter la proie qui commencerait sinon à pourrir dans son estomac et l'empoisonnerait. (Une vengeance qui se mange très froide)

Les serpents ne mangent généralement que lorsqu'ils se sentent en sécurité (d'où le python récalcitrant du zoo) : Pourquoi ?
Pendant qu'il s'occupe d'une proie, le serpent se retrouve souvent sans défense, face à toute agression imprévue.
Les proies incapables de se défendre sont avalées vivantes (à l'instar des huîtres de noël), et suffoquent dans l'estomac ou sont tuées par les sucs gastriques. Poissons, vers, insectes...
Les proies capables de se défendre seront tuées d'abord par une morsure venimeuse, ou par étouffement. L'attaque peut être tellement rapide que vous ne pouvez pas la percevoir à l’œil nu. (Vive les ralentis vidéos)

Nous avons parlé beaucoup de nourriture, mais qu'en-est-il des boissons ? Nos rampants-contemporains peuvent-ils survivre également de longs mois sans ice-tea ? Non, il leur faut de l'eau. Les serpents du désert se débrouille pour en gaspiller le moins possible (pas de transpiration, urine sans eau), et trouvent en général suffisamment d'eau dans leurs proies. Pour les autres, ils boivent bien plus régulièrement qu'ils ne mangent.

Contrairement à ce que tous ceux qui n'ont jamais touché de serpents disent, les serpents ne sont JAMAIS gluants, mous, froids, râpeux, glissants... Que sont-ils alors ? Comparaison personnelle (je n'ai manipulé que deux espèces de pythons), c'est comme un tuyau de caoutchouc souple, la vie en plus.
La peau solide forme des écailles disposées comme les tuiles d'un toit, mais elles se sentent vraiment peu au toucher car petites et bien assujetties les unes aux autres. Cette peau est formée de trois couches différentes, et presque dépourvue de glandes, d'où l'absence de transpiration, et donc elle ne PEUT techniquement pas être visqueuse (contrairement à nous).
La couche inférieure, la plus épaisse contient la majorité des cellules pigmentaires (couleur), la seconde couche est très fine et évolue continuellement, rejetant des cellules vers l'extérieur où elles meurent, deviennent la partie extérieure de la peau : la cornée.

La fameuse mue n'est pas seulement nécessaire pour suivre les différentes tailles du serpent, mais aussi pour renouveler cette cornée qui devient régulièrement inefficace à établir des rapports métaboliques avec l'extérieur. La mue se produit entre 3 et 8 fois par an et dépend de plusieurs facteurs : espèce, température (encore), humidité, nutrition, santé. Le corps entier du serpent mue, même la cornée qui recouvre leurs yeux (qui prennent une couleur bleuâtre et opaque dans la période qui précède)
Si je vous dis que l'homme mue aussi ? La différence c'est que la couche morte cornée est continuellement éliminée en de minuscules lambeaux. (Et que nous bénéficions de gommages aux huiles essentielles pour rendre cela luxueux)

Le moment du complot : Envisageons un instant que ce soit les serpents eux-même qui balancent des rumeurs pour entretenir le dégoût des hommes à leur encontre, histoire de rester tranquilles. Le moment de l'info classique : L'homme est le plus grand prédateur du serpent. Destruction de leur habitat, commerce de la peau, consommation ou aversion.
Ils sont avertis de notre approche par les vibrations au sol, notre odeur et parfois notre chaleur (pour les crotales), par contre ils sont totalement sourds. Pas la peine d'essayer de négocier avec eux ou de les faire fuir en criant, donc ; Un serpent venimeux ne peut rien contre un adversaire plus fort que lui, car aucune morsure ni venin n'est assez immédiat pour lui garantir que l'adversaire ne répliquera pas. Au choix ils vont donc fuir et se cacher, plutôt qu'essayer de se défendre. Le fait que vous soyez mal en point une fois que vous aurez tranché la tête du serpent, bizarrement, il n'en retirera que peu de contentement. 
C'est pour cette raison qu'ils ont des techniques de dissuasions diverses (sonnette, crachat, danse, fausse mort...), afin d'éviter si possible l'affrontement, bien qu'il y ait des espèces plus agressives que d'autres.

Tous les serpents possèdent de nombreuses dents (une centaine) en une ou plusieurs rangées.
Le cobra qui déploie sa collerette bien connue utilise en fait les côtes près de son crâne, il les allongent et la peau se tend dessus.
La sonnette du serpent à sonnette : des enveloppes de corne qui s'entrechoquent quand il fait vibrer sa queue.
La vipère des sables qui semble siffler obtient en fait le bruit en frottant les écailles sur elles-mêmes. Cela lui évite d'ouvrir la bouche et de gaspiller une partie de l'humidité précieuse pour cette espèce du désert.

Le plus petit lézard (connu) du monde : Un gecko, qui a détrôné sa cousine Sphraerodactylus partenopion. Ce gecko mesure 16 millimètres à sa taille adulte, pesant 0,2 grammes. On ne trouve cette espèce à priori que sur une petite île de la République dominicaine ;
Les chercheurs ayant découvert cette espèce en 1965 la supposent déjà en voie d'extinction.



Le plus petit serpent (connu) du monde : Le Leptotyphlops.
10 centimètres de long, aussi fin qu'un spaghetti. Il a été découvert en 2006 sur l'île de la Barbade dans les Caraïbes, on le retrouve également en Martinique.



Le plus grand serpent (connu) du monde :
C'est un python réticulé qui mesure précisément 14,85 mètres de long, et pèse 447 kilos. C'est un python en captivité sur l'île de Java dans un parc zoologique. Le gardien chargé de l'entretien des serpents a précisé que ce serpent aimait gober les chiens...
C'est Darmanto, le gardien en question, qui a découvert le serpent en 2002 sur l'île de Sumatra, où il avait été déjà capturé par un village de la tribu Kubu qui le vénérait. Il lui a fallu des mois de négociations avec les villageois pour emmener le reptile au zoo.



Il y a des témoignages à propos d'anacondas géants mesurant 15, voire 20m de long, mais aucune preuve officielle. Par contre le record du serpent le plus LOURD est bien détenu par cette espèce.  



C'est la fin de notre visite, j'espère que vous avez été surpris par quelques infos et que ça vous a plu.


Oui les serpents peuvent blesser, tuer, comme tous les animaux que la civilisation a écarté, tué, mis en cage. Mais non, ils ne sont pas par définition dégoûtants, c'est votre dégoût lui-même qu'il faut questionner. D'où vient-il ? Avez-vous mal digéré un serpent à cause de la température, une fois ? :P  

jeudi 12 juin 2014

Être adulte, ça n'existe pas

Ce qui est cool quand on refait un blog, c'est que Mokky vient jouer les détracteurs par mp, et donc on reçoit des mp de Mokky, ce qui est toujours la classe :)

Elle a donc souligné après le dernier post' : 

"En fait, tout ton article est fondé sur la définition que tu donnes au mot "adulte". 
Est-ce qu'on est adulte quand on est majeur ? Est-ce qu'on est adulte quand on est indépendant ? Est-ce qu'on est adulte quand on se sent adulte ? Est-ce qu'on est adulte quand les autres nous perçoivent comme adulte ? 

Parce qu'en fait, si je fais une recherche lexicale sur le web, je tombe sur : "adulte : Qui est parvenu au terme de sa croissance physique et intellectuelle. Personne ayant atteint la fin de sa croissance." Ça voudrait dire que beaucoup de monde ne devient (heureusement) jamais adulte, en réalité. 

Wikipédia dit, quant à lui qu'il s'agit de la phase suivant l'adolescence ("normalement 19 - 21 ans") et qu'il s'agit plus ou moins du moment où l'homme atteint sa maturité. (physique, émotionnelle, intellectuelle). Plus généralement, adulte, appliqué aux animaux, signifie sexuellement reproductible. (=> maturité sexuelle). 

La première constatation que l'on peut faire, c'est que les dicos ne sont déjà pas d'accord entre eux... Donc on peut dire que nous avons tous une conception différente de ce qu'est être adulte."

Et bien sûr, elle a raison, "adulte" est un mot arbitraire et créé de toutes pièces dans un temps pas si lointain. Les périodes de la vie ont changé de limites, d'ailleurs les adolescents aussi existent seulement depuis quelques temps... Qui a eu cette idée folle, un jour d'inventer les adolescents ? 

De toute façon la période "enfance" se prolonge de plus en plus ; Pour moi le mot adulte rimait surtout avec responsabilités. 
J'avais lu je ne sais plus où ni quand que les ados de notre époque souffraient du manque d'un rite initiatique, du genre "première chasse au mammouth". Je pense que ça a été remplacé un peu par les examens, en légèrement moins exaltant et dangereux. Première chasse au permis de conduire ;) 

Donc bref, on peut se passer d'étiquette, mais je persiste : grandir et gagner en indépendance, c'est cool.



vendredi 6 juin 2014

Être adulte, ça déchire.

(Déjà on peut employer des expressions plus du tout à la mode comme "ça déchire" avec un petit sourire de c'est-fait-exprès)
Une des plus grandes tromperies de nos générations : le mythe de l'enfance et adolescence, de la jeunesse, etc.

Cause d'une foule de grands se baladant en collants et tunique verte avec une plume au chapeau, j'ai nommé le syndrome de Peter Pan.
J'ai passé quelques années à ne pas vouloir grandir. Mais maintenant que je suis du côté obscur, je peux vous en témoigner : C'est vraiment, vraiment sympa d'être adulte.

L'autre jour, j'entendais une conversation entre deux ados et une Grande Personne, qui leur tenait ce discours usé jusqu'à la corde :
"- C'est pour ça que vous devez vraiment en profiter de cette période-là, parce qu'après c'est foutu, tout devient compliqué, vous ne pouvez plus faire ce que vous voulez !
- Oui c'est vrai c'est vraiment les meilleurs temps de notre vie, en ce moment..."

"Maman dit qu'ils font ça pour que nous soyons heureux quand nous serons grands; mais d'autres fois, elle dit que les grands ne peuvent jamais être heureux et que le bonheur ne dure que le temps de l'enfance. Après ça, essayez de comprendre..."

[L'enfant qui devint fou d'amour - Edwardo Barrios]

Hé bien grande nouvelle, les amis : Les adultes mentent ! Tout ne devient pas compliqué, et on peut faire beaucoup plus de choses que vous, sans autorisation parentale !



On emmène les marmailles là où ils ont envie d'aller parfois, on leur fait faire des activités funs, on leur offre des trucs cools (ouahou, trop d'anglicismes !), ils peuvent regarder des émissions débiles au lieu de préparer la feuille d'impôts, certes. Mais tout est dépendant des parents/tuteurs/autres-adultes ; ils doivent aussi écouter toutes sortes de discours contradictoires et toujours subjectifs présentés comme des vérités absolues, céder à tous les chantages pour avoir accès à des autorisations et des facilités de déplacement ou autres, accepter des limites arbitraires et improvisées au fur et à mesure et se débrouiller pour passer à travers les moules différents que la famille propose, l'école, la mode, la société...

Non je n'ai pas été traumatisée par mon enfance, merci, c'était chouette en général. Mais à chaque âge ses avantages, et l'indépendance n'est pas un avantage léger, je vous assure.


"Un adolescent est à coup sûr devenu adulte quand il cesse de poser des questions et demande qu'on ne lui en pose pas."
[Jean Delacour]

Les complications, ça se gère. Le temps, création de l'esprit humain ou pas, il y en a toujours. Le soutien n'est plus imposé mais choisi. Nous pouvons prendre des décisions qui font peur, comme avant, et d'autres qui nous remplissent de joie, comme avant. Et oui nous en avons plus à prendre, avec plus de pression car plus de responsabilités, et tant mieux pour nous !
Ce que l'on perd en tranquillité on le gagne multiplié en liberté.


"Plus tard je voudrais être chef d'orchestre, trapéziste, artiste de music-hall, n'importe quoi mais pas adulte."
[François Morel] 

D'où : La mauvaise culpabilité et la peur que l'on donne aux enfants/ados en leur assénant que la suite de leur vie ne sera qu'une pâle prison par rapport à leurs si joyeuses-euphorisantes-innocentes premières années. Nous passons de barreaux à d'autres, et nous avons toujours des solutions pour les faire disparaître, ces barreaux. Mais à aucun moment vous n'aurez de période d'or, si vous passez votre temps à l'attendre et à croire aux corbeaux d'autres esprits pesants.
L'enfance c'est génial. L'adolescence aussi, la vie d'adulte tout pareil. Et si vous parvenez à garder au fur et à mesure tout ce que vous apporte de bon chaque étape, sans vous encombrer du pénible, vous pourrez vivre de plus en plus de choses, de mieux en mieux.

"Ne t'occupe pas des affaires des grands, tu ne peux pas comprendre."
"Tu ne va pas aller jouer à ça, c'est pour les bébés !"

Conclusion : La peur de devenir adulte, c'est la peur de ressembler à ces adultes qui de leur propre aveu se sont trahis et/ou qui ne trouvent pas leur liberté. La peur de ressembler aux adultes qui font croire tout ça pour garder un peu mieux la main sur la tête de ces jeunes indisciplinés. La peur de passer dans le camps de ceux qui sourient moins, ne sourient plus.

Mais en cherchant bien, et même en cherchant un peu seulement, (vive internet), vous trouverez des réserves infinies d'adultes qui ont vraiment trop la classe. Qui sourient, vivent leurs rêves, qui inventent des rêves encore plus enthousiasmants que ceux qu'ils faisaient petits.
Le but n'est pas de s'adultifier, mais d'évoluer. Il n'y a pas de porte condamnée qui vous empêche de retrouver n'importe quelle chose que vous aimiez faire enfant. Au contraire. Et en plus, vous pourrez le proposer à d'autres, en faire profiter et en faire des feux d'artifices.

"C'est quand même une drôle de conception de la vie que de vouloir devenir adulte en imitant tout ce qu'il y'a de plus catastrophique dans l'adultitude..."
[Muriel Barbery]


Je n'ai jamais eu personnellement la tentation inverse, celle d'aller plus vite que prévu. J'aurai du mal à en parler, même si j'ai croisé des hordes de jeunes qui le recherchaient. Notamment en bravant les interdits, en attrapant des plaisirs mis sous clefs ; il existerait des choses mauvaises pour les enfants mais délectables pour les adultes, qui n'osent se priver de ces délectables dépendances tout en insistant pour que jamais ceux qui les prennent en modèle n'y touchent. 

Il ne s'agit pas de se presser à devenir sérieux, blasé, drogué ou sinistre. Vivez ce que vous avez à vivre, maintenant, ici. Mais ne laissez pas les gens vous inquiéter plus que nécessaire, ni non plus vous tenter plus que nécessaire, sur la suite des aventures. Tout est coloré, tout brille, des surprises infinies  sont présentes partout, maintenant et tout le temps. Vous n'avez qu'à tendre vos sens.


mercredi 4 juin 2014

Extraits de Robin S. Sharma : Le moine qui vendit sa ferrari

Voilà je l'ai terminé, donc comme promis, les extraits de ce livre. Je me dit qu'il est un peu comme les émissions trop enthousiastes à la TV, The Voice ou le Talent du Siècle, tout ça, où les jurys assurent à chaque candidat qu'il est le meilleur de l'univers et qu'ils n'ont jamais vu ça, qu'il a un don etc. Ce qui fait que les candidats sont contents, et le public aussi, et les spectateurs prennent leur pilule de gentillesse par procuration. 
Il y a des tonnes de superlatifs et de mélioratifs (ça existe, mélioratifs ?) dans tout le livre, promesses à ceux qui décideront de se lancer sur la voie de la joie de vivre. 
Un léger goût de bourrage de crâne, en fait, à voir si le lecteur l'acceptera ou non. Dans mon cas c'est oui, ça donne envie, donc mission réussie. Et puis il y a des pistes sympas, et d'autre qui corroborent des pistes sympas croisées ailleurs. 

"Chaque événement se produit à cause d'une raison et chaque échec apporte sa leçon. Je me suis rendu compte que l'échec, qu'il soit personnel, professionnel ou même spirituel, est essentiel à l'épanouissement personnel. Il apporte la force intérieure et une myriade de récompenses d'ordre psychique. Ne regrettez jamais votre passé. Acceptez-le plutôt comme le maître qu'il est."

"L'inquiétude draine l'esprit de la plus grande partie de son pouvoir et, tôt ou tard, elle blesse l'âme."

"Les sages m'ont appris que, durant une journée ordinaire, environ soixante mille pensées passent à travers l'esprit d'une personne ordinaire. Ce qui m'a vraiment stupéfait pourtant, c'est que quatre-vingt quinze pour cent de ces pensées sont les mêmes que celles du jour précédent !"

Une des pistes super intéressante depuis Le guerrier pacifique, c'est cette histoire des pensées là. Qui semblent arriver toutes seules des nuages pour tomber et tourner dans la tête, alors qu'en fait, elles sont crées et parfois complètement fausses. 
On le savait, un peu, mais c'est exprimé de façon plus radicale et c'est intéressant à prendre en compte. "Tu n'es pas tes pensées", pour ma part j'étais bien persuadée que si. Je suis ce que j'abrite ! En fait même mon ressenti à qui je donne souvent la priorité dans mes décisions est lui-même pensé, et carrément modifié et faux parfois... Fun. 

"Pour savourer ce qui est bon, on doit connaître ce qui est mauvais ?
- Oui, mais je te suggère d'arrêter de juger les événements comme positifs ou négatifs. Tu devrais simplement en faire l'expérience, les célébrer et en retirer les leçons. Chaque événement nous offre ses leçons. Ces petites leçons stimulent notre croissance intérieure et extérieure. […] La plupart des gens évoluent davantage la suite de leurs expériences les plus difficiles. Et si tu obtiens un résultat auquel tu ne t'attendais pas, et que tu te sens un peu déçu, n'oublie pas que les lois de la nature font toujours en sorte qu'une porte s'ouvre lorsqu'une autre se ferme."

Bon ça, c'est une question de foi, le truc des portes. Et en général la porte qui s'ouvre est carrément invisible au moment où l'autre se ferme. 
Les événements sont neutres, hé oui ! Et en fait, entendre une flopée de conneries de la part de quelqu'un, c'est aussi un événement, même s'il semble vachement moins neutre sur le moment, l'événement.  

"Lorsque vous êtes inspiré par un grand but, un projet extraordinaire, toutes vos pensées brisent leurs liens : votre esprit transcende ses limites, votre conscience s'étend dans toutes les directions, et vous vous trouvez dans un nouveau monde merveilleux et grandiose. Les forces, les facultés, et les talents qui dormaient en vous s'éveillent, et vous découvrez que vous êtes un être infiniment supérieur à celui que vous avez rêvé d'être un jour."
Citant le philosophe indien Patanjali

"Le secret du bonheur est simple : tu dois découvrir ce que tu aimes vraiment faire et ensuite le faire avec toute ton énergie. Si tu observes les gens les plus heureux, les mieux portants, les plus satisfaits de ce monde, tu verras que chacun d'eux a découvert quelle était sa passion dans la vie et a passé son temps à le satisfaire. Il s'agit presque toujours de servir les autres d'une certaine façon. Une fois que tu concentres le pouvoir et l'énergie de ton esprit vers une occupation que tu aimes, l'abondance coule dans ta vie, et tous tes désirs sont comblés avec facilité et grâce."

"Le cœur de la rose : Tout ce tu as besoin pour faire cet exercice est d'une rose fraîche et d'un endroit silencieux. Il vaut mieux être dans la nature, mais une chambre calme fera aussi bien l'affaire. Commence par regarder fixement le centre de la rose, son cœur. […] Continue de fixer la rose. Remarque sa couleur, sa texture et sa structure. Savoure son parfum et pense seulement à cette merveilleuse forme qui est devant toi. Au début, d'autres pensées vont commencer à se manifester dans ton esprit, et te distrairont du cœur de la rose. C'est la caractéristique d'un esprit qui n'est pas exercé. Mais ne t'inquiète pas, des progrès se manifesteront rapidement. Reporte simplement ton attention vers l'objet de tes pensées. Bientôt, ton esprit deviendra fort et discipliné."

La fameuse technique de la rose ! Mokky m'a fait part d'une alternative non-fleurale : Imaginer un écran blanc, et rester concentré sur ça. Lorsque des pensées pas invitées débarquent, il semble qu'elles soient en couleur, et faciles à repérer donc. Alors on les dégage pour retrouver la pureté de l'écran. 

"Une autre technique efficace pour débarrasser l'esprit de l'inquiétude et des autres influences négatives est fondée sur ce que Yogi Raman appelle la "Pensée Opposée". J'ai appris qu'en vertu des grandes lois de la nature, l'esprit ne peut saisir qu'une seule pensée à la fois. […] Le processus est simple : quand une pensée indésirable occupe le point central de ton esprit, tu la remplaces immédiatement par une pensée désirable. C'est comme si ton esprit était un projecteur de diapositives géant, et que chaque pensée dans ton esprit est une diapositive. Chaque fois qu'une diapositive négative est projetée sur l'écran, tu interviens rapidement pour la remplacer par ne image positive."

J'aime bien ça aussi ! J'ai une citation qui en parle en quelque sorte, j'essaierai de la retrouver. Mais jeter des diapositives smiley à la tête des diapositives pouce-en-bas, ça doit pouvoir se tenter :) 

"Les pensées sont des choses vitales et vivantes, des petits paquets d'énergie, si tu veux. La plupart des gens ne pensent pas à la nature de leurs pensées ; pourtant, la qualité de leurs pensées détermine la qualité de leur vie. Les pensées font autant partie du monde matériel que le lac dans lequel tu nage ou la rue dans laquelle tu te promènes. On peut faire des miracles avec un esprit fort et discipliné, ce que n'importe qui peut cultiver grâce à des exercices quotidiens. Si tu veut vivre pleinement ta vie, surveille tes pensées comme s'il s'agissait de tes biens les plus précieux."

"L'esprit travaille par les images. Les images influent sur l'image de toi-même et l'image de toi-même influence ta façon de te sentir, ta façon d'agir et d'accomplir les choses."

D'où la visualisation positive. Et vous pouvez tous les matins prendre le temps d'imaginer qui vous voudriez devenir, ou les qualités que vous voudriez avoir à l'avenir... Se voir faire les choses avec plus de coolitude, moins de stress, etc. Histoire d'avoir envie de le tenter puisque ça rend bien, en imagination et que ça rendra bien en vrai aussi. (Vient aussi du bouquin, cette idée)

"Être supérieur à une autre personne n'a rien de noble. La vraie noblesse consiste à être supérieur à celui que vous étiez. Tout ce que j'essaie de te dire, c'est que si tu veux améliorer ta vie et vivre avec tout ce que tu mérites, tu dois courir ta propre course. Ce que les autres pensent de toi n'a aucune importance. Ce que est important, c'est ce que tu te dis à toi-même. Ne te préoccupe pas du jugement des autres, du moment que toi tu sais que ce que tu fais est bien. Tu peux faire n'importe quoi du moment que ta conscience et ton cœur sont d'accord. N'aie jamais honte de faire ce qui est juste ; décide ce qui est bien et tiens-toi à ta décision. Mais pour l'amour du ciel, ne tombe jamais dans cette habitude mesquine de mesurer ta valeur en te comparant aux autres. Comme le disait Yogi Raman : "Chaque seconde que tu passes à penser au rêve d'un autre t'empêche de penser à ton propre rêve."

"Tu t'exerce à l'art du kaizen en te poussant tous les jours un peu plus loin. Travaille dur pour améliorer ton esprit et ton corps. Nourris ton esprit. Fais les choses dont tu as peur. Commence à vivre avec une énergie débordante et un enthousiasme sans limite. Observe le soleil lorsqu'il se lève. Danse sous la pluie. Sois la personne que tu rêve d'être. Fais les choses que tu as toujours voulu faire et que tu n'as pas faites parce que tu t'es leurré en pensant que tu étais trop jeune, trop vieux, trop riche ou trop pauvre. Prépare-toi à vivre une vie à la mesure de toutes tes capacités."

"La peur est une réaction conditionnée. Une habitude qui draine la vie, qui peut facilement consumer ton énergie, ta créativité et ta joie de vivre si tu ne fais pas attention. Quand la peur dresse son horrible tête, assène-lui rapidement un grand coup. Le meilleur moyen de t'en débarrasser, c'est de faire la chose que tu crains. Il faut comprendre l'anatomie de la peur. Elle est ta propre création. Comme toute autre création, il est tout aussi facile de la démanteler que de la construire. Il faut que tu recherches méthodiquement chacune des peurs qui s'est insinuée secrètement dans la forteresse de ton esprit et que tu la détruise. Cela seul te donnera une énorme confiance en toi, le bonheur et la paix de l'esprit."

"L'esprit est comme un lac. Dans notre monde chaotique, les esprits de la plupart des gens ne sont pas calmes. Nous sommes pleins de turbulence intérieure. Cependant, en prenant simplement le temps d'être calme et tranquille, chaque jour, le lac de l'esprit devient aussi lisse qu'un miroir. Ce calme intérieur apporte avec lui toutes sortes d'avantages, y compris un sentiment de profond bien-être, de paix intérieure et d'énergie illimitée."

Testé avant de dormir (c'est conseillé de faire le vide 10 minutes avant de dormir aussi, histoire que les rêves ne soient pas trop étranges, car l'agitation du cerveau provoque les rêves agités), mais j'ai rêvé d'un truc vachement plus gore que d'habitude ensuite O_o 
Bon je n'avais pas réussi à tenir 10 minutes avec mon lac sans vaguelettes faut dire. 

"Peux-tu deviner combien de fois par jour un enfant de quatre ans rit ?
- Qui sait ?
- Moi je le sais, trois cent fois. Et maintenant, peux-tu deviner combien de fois l'adulte moyen rit dans notre société pendant une journée ?
- Cinquante fois ? Dis-je, pas très sûr de moi.
- C'est plutôt quinze. […] Le rire est le médicamment de l'âme. Même si tu n'en as pas envie, regarde-toi dans le miroir et ris durant deux minutes. Tu ne pourras pas t'empêcher de te sentir fantastiquement bien. William James disait : "Nous ne rions pas parce que nous sommes heureux. Nous sommes heureux parce que nous rions.""

"Chaque être sur cette terre, chaque objet sur cette terre, a une âme. Toutes les âmes sont Une, c'est l'Âme de l'univers. Vois-tu, Jon, quand tu nourris ton esprit, tu es vraiment en train de nourrir l'Âme de l'Univers. Quand tu te perfectionnes, tu améliores les vies de tout ceux qui t'entourent. Et quant tu as le courage d'avancer avec confiance dans la direction de tes rêves, tu commences à faire appel au pouvoir de l'Univers."

Disons que je n'ai pas fait du bien à l'âme de l'univers hier en massacrant une troupe de fourmis envahissantes... Mais sinon, cette histoire de lien, on le retrouve bien sûr un peu partout mais avec des nuances plutôt balèzes dans les conséquences à tirer niveau comportement. Prendre conscience, aider, s'améliorer... Mais tout se recoupe. 


"L'échec c'est de ne pas avoir le courage d'essayer, rien de plus et rien de moins. Le seul obstacle entre la plupart des gens et leurs rêves est la peur de l'échec. Et pourtant, l'échec est essentiel au succès de tout ce que l'on entreprend. L'échec nous met à l'épreuve et nous permet de mûrir. Il nous offre des leçons et nous guide le long de la voie de l'édification. Les maîtres de l'Orient disent que chaque flèche qui atteint le cœur de la cible est le résultat de cent flèches qui l'ont manqué. C'est une loi fondamentale de la nature que de profiter des pertes. N'aie jamais peur de l'échec, l'échec est ton ami."

L'échec est ton ami... :P Dur à avaler celle-là, non ? Dans la théorie c'est bien mais sur le coup "Youpiii, j'ai échoué !"