mardi 23 juin 2015

Contraction de mâchoire.

Mhh. Après avoir passé des tonnes de trucs en revue pour tenter d'identifier la source de l'insomnie – qui survient après m'être endormie 3 fois sur un bouquin... - j'ai abandonné, mais une idée sortie de je ne sais quel fusion de pensées m'est apparue, intéressante.

J'ai beaucoup de mal avec les cavaliers qui croient que progresser va de pair avec mépriser de plus en plus de chevaux. Bon, c'est le cas aussi avec des enseignants, avec lesquels j'ai encore plus de mal.
De trop nombreux exemples quotidiens ici même.

L'envie que ça me donne : préserver désormais TOUT cheval de leur présence. Ce n'est pas possible, cependant. 
Disons qu'ils me semblent d'un coup indignes des chevaux puisqu'ils n'ont pas compris, ne cherchent pas à comprendre, que l'intérêt pour l'animal et l'amour à distribuer est une close essentielle de l'aventure. Mais ça ne vaut que pour ceux qui recherchent à communiquer... En tant que sport surtout et loisir, c'est vrai que la dépense d'affection peut sembler optionnelle.

De là trouver l'idée de continuer à travailler les chevaux qui sont assez gentils pour être montés par tout le monde ridicule ? A envisager le partage d'un moment avec n'importe quel cheval comme une perte de temps, voire une régression ?
D'accord d'accord, ils ne savent pas. Ne peuvent pas savoir. Tout ce que chaque cheval donne, tout ce qu'il porte d'occasions, de défis, d'attentes. Ils ne voient que le passé, les habitudes, les moyens limités de l'être magnifique qu'on leur propose et leur propre ego surdimensionné qui ne rentre plus dans la selle.



Ce n'est pas quand j'ai du mal à faire acquérir une technique que mon métier m'épuise. Ni quand j'ai du mal à attendre le déclic d'un élève (quoi que, ça aussi c'est dur), ou quand les farces des poneys rendent les leçons nettement moins cohérentes que prévu.

Mais lorsque je propose trois chevaux différents – et combien différents - tout à fait capables de réaliser le travail du jour et bien plus, et qu'une cavalière ricane, se vexe, s'offusque : 
"- Tu peux prendre Caramel, Kalie ou Sonate.
- Quoi ?!" 
Et là, l'impression que je viens de l'insulter méchamment. Alors que les trois chevaux sont on ne peut plus adaptés à la séance prévue, donc. 

C'est de moi qu'elle ricane, moi qui suis vexée de sa colère, attristée par sa déception. Parce que je sais la chance que c'est de connaître chacun de ces êtres avec lesquels je travaille, et qu'il n'y en a aucun qui mérite ces jugements étriqués d'humain gâté.
J'ai beau essayer de me rappeler que les pauvres chérubins ne viennent qu'une fois par semaine et que leurs attentes plus ciblées sont compréhensibles, j'ai beau Comprendre cela, rien ne rend leur DÉDAIN pour ces précieux compagnons légitime.



La motivation à leur apprendre tous les secrets de l'équitation et à en faire des champions olympiques disparaît, tant que l'étape : respecter les Chevaux et accepter d'apprendre de TOUS n'est pas acquise. 

Long est le chemin.