samedi 28 novembre 2015

Journal de Calypso [18]

26 novembre :

(ah ah, on arrive aux séances que j'ai noté à chaud, et donc hourra pour les lecteurs qui aiment lire beaucoup parce que j'ai fait un pavé pour le 27 novembre ! ^^ Enjoy !) 

Une première, je compte longer Joli Coeur dans la carrière de dressage. Les dernières fois que nous avons travaillé à pied dans cette carrière, c'était en longues rênes, et pas forcément très concluant. J'avais fini par de la manipulation proche, mener et reculer.

Je mets le filet, entre dans la carrière et lâche d'abord Calypso pour fermer la porte tranquillement et aussi parce que l'arrosage est allumé vers l'entrée, hors nous n'avons pas encore fait les présentations avec ça. Comme je m'en doutais, quand les gouttes arrivent dans les parages, le cheval n'apprécie pas du tout et s'enfuit rapidement de la zone dangereuse. Je le laisse 5 minutes tranquille puis vais accrocher la longe au mors.

J'aime bien faire une boucle avec la longe qui passe dans l'anneau du mors et dans la muserolle. Ça réduit les risques de brusquer la bouche du cheval, puisque la pression est répartie et limitée par la muserolle. Bon là je ne peux pas le faire, le mousqueton de ma longe ne passe pas dans l'anneau du mors. J'attache donc simplement le mousqueton à l'anneau gauche, c'est un mors aiguille en résine. Le mors à aiguille est votre meilleur ami quand il s'agit de longe, et de travail à pied globalement.

Je me demande un instant de quel côté de la carrière je dois travailler... En fait par quel côté de la carrière sera le plus attiré Calypso : Le côté porte, donc côté sortie ? Ou bien le fond, avec le gros argument des juments dans les paddocks voisins ?

En fait au début je vais de l'un à l'autre, cercle, marcher droit, cercle. Je m'attends à des contre-incurvations suivies de départs sauvages, mais les quelques fois où il essaie je parviens à résister assez pour rester maître de la direction globale.
Je m'installe plutôt côté porte, parce qu'elle ne l'intéresse pas du tout. Sans chercher à prédire le futur proche, je demande le trot : Tout va bien, Calypso tourne pas mal du tout, assez concentré.
Le temps de constater ça et de faire quelques tours, je demande un arrêt bien réalisé puis change de main.

Enfin j'essaie. Le temps de lui demander de partir à main droite, de sentir le coup de tête vers l'extérieur, et le voilà partit au galop vers le fond de la carrière. Merveilleux, sans être trop surprenant. Je vais le chercher, le ramène, me place, demande de marcher à droite, en essayant d'être prête à réagir et assez proche pour qu'il ai moins de marge de manœuvre : résultat, je suis prête, il a moins de marge de manœuvre, mais il a aussi incomparablement plus de force que moi. On essaie d'oublier parfois ce détail, jusqu'à ce qu'il s'en serve pour de bon, et là, mes rêves de le retenir même en agissant à temps se sentent bien ridicules.

On se rejoue la même situation encore 4 ou 5 fois, et je peux vous dire que ça semble beaucoup, quand on est au bout de la longe. Ah ah !
Je réfléchis, tout en marchant d'un côté à l'autre de la carrière pour aller chercher mon cheval qui se trouve toujours mieux à brouter l'herbe de bord de carrière qu'à faire des cercles.
J'essaie de rester Encore Plus Proche, limite travail la main près du mors, mais alors je n'arrive pas à déclencher l'impulsion, ou bien ça marche mais comme je tiens à mon idée de la journée à savoir : faire un cercle, je redonne un peu de distance, et c'est repartit pour un début de ski-nautique suivi d'une ouverture de doigts qui tiennent à leur vie. (Aucune blessure ni brûlure, vive les gants, et je ne cherche pas à rester ABSOLUMENT accrochée à la longe, de toute façon je n'y parviendrai pas.)

J'essaie aussi de faire le cercle plus du côté attirant, vers les paddocks donc, sauf que d'un coup c'est l'endroit d'où l'on vient qui semble l'attirer irrésistiblement.

Ok Ok, je manque d'idées. De muscles aussi, mais surtout d'idées. Donc, pour le principe je lui refais faire un mini cercle au pas main droite en tenant pratiquement le mors et à allure super lente, et dès que j'obtiens de quoi satisfaire mon principe, je repasse main gauche.

Y a pas à dire, ça semble facile, à main gauche. Pas, trot, galop, arrêts... Je n'insiste pas longtemps après la vérification. On fait une pause, puis je passe dans la grande carrière, direction le bidet. (Non, je ne pars pas LONGER dans la grande carrière, bande de fous!)
Je n'ai jamais encore proposé à Calypso de marcher dans le bidet (grand bac bleu peu profond qui sers de sous-bassement dans les concours d'obstacle), exercice que tous les chevaux du club connaissent bien maintenant.

Le faire passer dans le bidet ? Complètement plus facile que le longer. Et complètement plus facile que de passer du trottoir à la route, aussi. Ah ah ah. Bref, au moins ça donne une note positive à la fin de cette séance mitigée.




27 novembre :

Munie de toute ma certitude de combat : "Je m'en fous parce que je vais y arriver", je repars pour une séance de longe avec Joli Coeur.

Ce qui est sympathique quand quelque chose se passe mal la veille, c'est que je cogite involontairement pendant plusieurs heures après, même si volontairement, je n'ai trouvé aucune idée lumineuse. "Qu'est-ce que je pourrai faire pour qu'il ne m'arrache plus la longe à main droite ?"


Solution 1 : Enrêner. Si je l'empêche de faire sa traction en contre-incurvation je devrai parvenir à le garder main droite ?
Anti-Solution 1 : je n'ai pas envie d'enrêner. Il pourrait se braquer contre l'enrênement et se faire mal. Il pourra quand même démarrer s'il le veut vraiment même en incurvation/torsion.

Solution 2 : Retour au rond de longe
Anti-Solution 2 : Ça lui enlève la possibilité de me "semer", mais je réagirai par déplacement en cas de traction, et ça ne réglera pas la situation dans un plus grand espace. Ah, et le rond de longe est occupé de toute façon.

Solution 3 : Revoir les flexions à l'arrêt, la cession au licol sans chercher à longer pour l'instant.
Anti-Solution 3 : Je ne suis pas sûre d'y parvenir dans la carrière, pour l'avoir déjà tenté, les réactions seront les mêmes et donc le problème reste entier.

Finalement, je débarque au club sans être bien sûre de ce que je vais faire. Le temps de faire une heure d'équithérapie avec un groupe régulier, j'ai eu d'autres idées.

Solution 4 : Créer une barrière de barres d'obstacles, faire une sorte de mini-carrière dans la carrière.
Anti-Solution 4 : Il peut sauter, avec succès ou pas. S'il y arrive il pourra y penser pour les barrières non-temporaires. S'il se rate, il peut se faire mal.

Solution 5 : Modifier ma façon d'attacher la longe.
Anti-Solution 5 : Pas vraiment anti, mais j'ai du mal à croire que l'une des façons possibles soit suffisamment efficace pour l'empêcher de me faire faire du ski nautique...

15h30 : Je vais chercher Calypso dans son paddock, le panse.
Détail cool : je lui demande les deux antérieurs du même côté, donc il me donne et me laisse curer l'antérieur droit tenu par dessous son ventre. C'est la première fois que je lui demande ça, et il le fait bien tout de suite. Il a toujours tendance à faire un pas en avant la première fois que je lui demande une jambe, mais il finit par donner et cherche beaucoup moins à reprendre violemment.

Avant de lui passer le filet, je vais finalement mettre en place ma solution 4, j'installe une ligne de 5 barres à 1m qui barrent la largeur de la carrière de dressage, me laissant un rectangle de 20m par 30m environ. 1Mètre de haut pour les barres parce que c'est la hauteur des cubes blancs, et aussi parce que tout m'incite à croire qu'il n'essaiera pas de sauter cette hauteur là.

Ensuite Calypso met le mors plutôt facilement, cette prise d'embouchure s'améliore un peu à chaque fois sans que j'utilise de friandises, c'est chouette. J'enlève la muserolle que j'avais mis la veille, dans l'idée qu'elle ne m'avait sauvée en rien, que le mors aiguille joue bien son rôle, et que le cheval aura peut-être moins envie de se défendre des actions de longe s'il ne la sent pas. (Sait-on jamais).

Nous voilà partis pour la carrière. Puis nous entrons dans la mini-carrière, je remonte la barre mise à terre pour reconstituer ma belle barrière.

Je ne suis absolument pas sûre du résultat, allons donc tester et voir ce que ça donne.

Je commence main gauche tranquillement, comme la veille Calypso réagit bien à cette main, je lui demande quelques transitions entre l'arrêt le pas et le trot, sans soucis. La longe est accrochée par le mousqueton à l'anneau gauche du mors, tout simplement. Il est léger au bout de la longe, ne cherche ni à s'échapper à l'extérieur ni à envahir l'intérieur du cercle. J'ai de supers arrêts au "Woho Oh !" et de bonnes transitions au pas au "Maaaarcher". C'est nouveau parce que je n'avais pas encore réussi à différencier assez les transitions descendantes. C'est chouette !

Je récompense bien, respire un bon coup, et change la longe de côté. Mousqueton à l'anneau droit, comme de l'autre côté. Je demande le pas, Calypso marche mais beaucoup plus proche de moi dans le départ qu'à l'autre main.
Dilemme, si je demande la distance comme je le ferai avec un autre cheval, il risque de partir (ce que toutes les solutions évoquées cherchent à empêcher), et je m'étais justement dit que la logique voudrait travailler plus proche de lui. Mais bon, je ne peux pas le laisser faire un cercle de 10cm qui passe par mes orteils non plus. Résultat : Je lui demande de se décaler sur un cercle un peu plus grand, mais avec le plus de démagogie possible. Ah ah.

Bon, ça dure un quart de petit cercle au pas, puis voilà le mouvement de tête caractéristique, je tente comme chaque fois de le contrer par une pression au bon moment, mais le bon moment m'échappe, et Joli Coeur s'en va, démarrant au galop après avoir braqué l'encolure à gauche. Je n'ai plus qu'à observer son attitude avec la méga ligne d'obstacles : YOUPI il la longe, ma barrière a fait effet ! Du coup il fait le tour de notre rectangle et va brouter dans le coin herbeux. Je le récupère.
Redemande le cercle au pas, main droite. Je ne sais plus si nous tenons la même distance, mais c'est court, avant qu'il reprenne la longe et reparte faire un tour. Grmmmm.

Je le reprends, la bonne nouvelle c'est qu'il se laisse rattraper sans aucune appréhension, vu que je suis calme. Je suis un peu énervée, mais calme ! Combats mon énervement.
Même joueur joue encore, j'envoie puis perd Calypso encore 2 ou 3 fois, je ne sais plus. Il arrive un peu plus dans l'axe des obstacles parfois, mais tourne avant, ne fait toujours pas mine de sauter. Une des fois quand il va plonger le nez dans l'herbe de son coin favori, je l'en empêche en mettant de la pression derrière lui et en lui montrant une autre direction, avant d'avoir pris la longe. Juste pour qu'il ne gagne pas si facilement son confort "Mc Donald". Il repart donc vexé, et cette fois va bousculer un bout de ma barrière, qui s'effondre ! Mais comme l'effondrement l'impressionne, il repart dans notre rectangle et m'observe de loin relever le chandelier et replacer la barre.

Je respire. Je suis calme, mais je sens un léger désespoir poindre. Il n'y a aucune raison pour qu'il ne continue pas pendant 1 heure à m'arracher la longe, (enfin, à tirer la longe... je lâche après quelques tentative de contre-demi-tours jamais assez efficaces), voire pendant des jours, voire pendant toute sa vie. Oui, le léger désespoir aime bien exagérer comme ça, il veut faire son effet. Me parlant toute seule en allant chercher la longe : "Non mais ça va finir par changer, avec un peu de chance parce qu'il va fatiguer, et puis par la répétition, Elodie, l'obstination vaincra."

Ceci dit, reprenant courage et souffle près du cheval, je me dis qu'on peut aussi tenter la solution 5 hein ? Après tout qu'est-ce-qu'on risque ? Si je peux inclure l'anneau gauche du mors avec lequel Calypso semble moins en conflit que le droit dans l'action de la longe, ça aidera peut-être ? Donc, je décide de passer la longe en gourmette, mousqueton attaché à l'anneau gauche du mors, puis longe passant dans l'anneau droit pour venir finir dans ma main gantée.
Pendant la manipulation, je tilte également qu'à chaque échapade réussie, Joli Coeur vise toujours le même coin, où il s'arrête si je le laisse faire. Le coin herbeux, donc. ET SI, je plaçais le centre de mon cercle (moi donc) proche de ce coin ? Il cherche à fuir ici, si nous sommes déjà ici, il sera bien dérouté ! Ah ah ah. Enfin ptêtre. En tout cas, ça se tente aussi.

Voilà ma combinaison magique donc : Toujours la ligne d'obstacle pour réduire l'espace, attache de la longe en gourmette, et me réapproprier sa zone favorite de fuite.

Le changement fut assez radical. (Et le soulagement aussi : ça y est, j'ai quelque chose!)
Calypso a encore essayé et presque réussi quelques tractions, je me suis retrouvée en bout de longe deux fois, mais l'effet gourmette de la longe lui a rendu ça bien moins confortable. Alors que toutes les fois précédentes il n'avait AUCUN soupçon d'hésitation dans son échappée, maintenant il marque le coup à mes contres. Bref, encore une dizaines de tentatives de demi-tours je pense, avec pour la première fois mes actions qui parviennent à le stopper avant, je le renvoie aussitôt sur l'exercice en cours (pas, trot). Je l'ai, mon tour au pas, et j'ai des tours au trot !

Je demande un arrêt, il me le fait bien droit sans changer d'axe, départ au pas à la suite, très bien, transition trot-pas-arrêt... Magnifique ! J'ai la voix qui s'envole en lui balançant des compliments.

PAUSE. Je détache la longe, nous partons brouter. Enfin, il broute, je pose mes fesses dans l'herbe.

Ensuite nous repassons à main gauche, d'une part pour décompresser, d'autre part pour travailler les départs au galop. Monté, à moins qu'il ai Envie de galoper, j'ai du mal à le faire partir malgré différentes façons tentées, malgré le code vocal. Je me suis rendue compte qu'il partait très bien dans le rond de longe quand je mime le petit pas de galop moi-même, mais du coup je voudrai augmenter la réponse à la voix seule.

Ça fonctionne pas mal, c'est un peu mous comme départs mais on est dans une séance éprouvante à plusieurs niveaux donc je ne me formalise pas, mais ne le laisse pas ignorer le code vocal trop longtemps non plus. Le claquement de la cordelette au sol derrière lui suffit, pas besoin de le toucher, c'est déjà bien. Il me fait quelques jolis tours, je lance "Wohoo Oh !" et gagne un bon arrêt progressif avec un équilibre pas mal du tout. Classe.

RE PAUSE. Longe détachée, herbe, inspiration, expiration, etc.

Je me demande : Laisser là-dessus ? J'aimerai bien rejouer à main droite, pour pousser l'acceptation obtenue, et avoir un début plus fluide qu'en entame et en milieu de séance. Et si je tente à main droite, est-ce que je tente le galop ? Ça me semble trop ambitieux, mieux vaut assurer aux allures lentes. Mais, Calypso n'est pas du genre à chauffer, et surtout maintenant qu'il a cédé au trot, le galop me ferait un SUPER moyen d'évaluer le changement...

J'entends les premiers cavaliers des cours du soir arriver, si je refais quelque chose c'est maintenant. Allons pour la main droite. Je replace ma longe en gourmette, me place, demande le pas, le cheval entame son cercle et l'élargit assez facilement quand je le lui demande. Bien. Départ au trot, je me prépare à contrer au moins une ou deux tentatives, mais voyant cela Calypso ne les tente pas, me donnant même une seconde ou deux d'incurvation à droite ! Si je l'ai rêvé, ça compte.
Je respire et espère, demande le galop. Départ tranquille, pas de mauvaise surprise, un tour se passe sans que la félicité du moment ne soit détruite subitement. "Trooootter", transition moelleuse et il garde le trot. Arrêt, beaucoup de récompenses vocales et un bout de pomme. Dernier effort commun, en place, départ au trot, galop : "Attention ne pas se relâcher, être prête au moment où il repensera à son côté rebelle !" me dis-je. Malgré tout, je me relâche un peu et Calypso termine sur plusieurs grands cercles calmes au galop à droite, puis un Pas – Galop – Pas – Arrêt de toute beauté.

Cette fois j'enlève carrément le filet, donne le dernier bout de pomme et le laisse vaquer à ses occupations pendant que je vais ranger ma barrière de barres.

Prochaines étapes :
  • Mettre la barrière plus loin, redonner de l'espace jusqu'à l'idéal : longer dans la carrière sans mini-carrière.
  • Pouvoir accrocher la longe sur l'anneau droit seulement, comme à gauche
  • Passer des barres par terre au pas surtout pour améliorer l'allure, traînante.
  • Continuer à faire des transitions "complexes", arrêt/trot, pas/galop, etc en privilégiant la voix pour aider à la monte.

Réflexion gratuite :
C'est quand même étrange cette différence main gauche facile et main droite catastrophique. (Ex-catastrophique j'espère) Surtout que je ne le ressens pas tant que ça en selle. Je ne distingue pas de problème de locomotion qui pourrai expliquer qu'il soit plus à l'aise à gauche. Une habitude alors d'être manipulé de ce côté et donc la méfiance de devoir me surveiller de l'oeil droit ? Possibilité.
Du coup, je suis contente de l'avancée pragmatique, Calypso a fait des cercles à main droite, mais pas franchement avec toute sa bonne volonté, et j'ai biaisé pour y parvenir, sans l'avoir forcément convaincu que c'est super cool de faire des cercles à main droite. Au moins, nous savons tous deux qu'il est capable de le faire, et que c'est mieux que de continuer à batailler. ("toute la semaine, plusieurs mois, toute sa vie !" laisse tomber, désespoir, t'avais tort).


Journal de Calypso [17]

Mi novembre :

Thème de la séance : mener au coude au rond de longe en licol. 
Le pas se passe bien, mais je ne gère pas l'excitation au trot  (ou mal) : Je retrouve un peu les mêmes comportements qu'avec Plaisir, et ça me fait penser que c'est MOI qui ai un soucis dans mes demandes avec cet exercice là... Je note, je note. 

J'avais commencé par attacher une longe au licol, mais trop de réactions d'opposition, ma solution de confort : virer la longe. Quand le geste sera accepté sans longe (en liberté donc), il le sera mieux avec.

Comme d'habitude, j'ai de meilleurs moments en liberté qu'en longe, notamment des rameners sympas vu qu'on les a jamais trop appris, là j'admets le côté naturel du "jeu". Chouette.

Longtemps à essayer de capter l'attention et la garder. Dosage de gestes. 
J'ai à lutter comme d'habitude contre des déconcentrations diverses, chevaux qui rentrent au box, foin qui passe dans l'autre sens direction les poneys, l'herbe, les chiens... "CA LY PSO !" quand il me préfère l'extérieur, la tête revient "Merci !". 
J'ai finalement du trot plutôt régulier mais pas encore proche, et le cheval réagis toujours un peu trot et trop vite à mes gestes, surtout qu'il y en a que j'espère anodins et non suivis d'une réponse...

Réflexion : c'est normal, puisque depuis le début de notre travail je lui demande justement de réagir à chacun de mes mouvements et de mes changements de posture. Il interprète comme je lui ai appris à le faire. Ok, maintenant apprendre à jouer avec les intentions Elodie !

A la fin, passage de la brouette de granulés : alors là c'est foutu... Je veux terminer sur un ramener, mais chaque fois qu'il tourne vers moi, c'est pour me snober. (il vient, bien en face, puis tranquillement continue et passe à côté de moi au lieu de s'arrêter) Refaire 15 fois en essayant de réagir pas à pas et en lenteur, Dur ! Je profite d'un presque très bien pour stopper là.

Mi-novembre : 

Monté en licol dans la carrière de dressage, dur dur ! Concentration en vadrouille. 
Il veut brouter et draguer, surtout brouter. Cela faisait longtemps aussi que je ne l'ai pas monté sans embouchure, ça se sent. 

Transitions pas mal du tout, surtout les descendantes, mais direction très aléatoire, malgré stick en renfort. 
Je sors de la séance sur quelques bonnes choses, mais pas très fière de moi, me demandant si je n'avais pas foiré quelque chose avant, qui gâche le chemin de la monte en licol... 
Catherine est là pour entendre mon scepticisme, elle me dit : "Y a des jours avec et des jours sans". 

C'est dingue comme on l'accepte mal, ça. Ça faisait longtemps que je n'avais pas eu de jour "sans", et je vois comment ça peut prendre la tête alors qu'effectivement, ce n'est qu'une séance ! Mais on remet tout en question, sans considérer ça comme faisant partie du chemin normal. Du coup ça me fait une réflexion intéressante sur ma propre réaction, et je finis bien sûr par digérer le jour dur, où malgré tout il y a eu des chouettes réponses. 

Mi-novembre 

Monté en filet dans la grande carrière, travail beaucoup au pas, songeant à une phrase que j'aime bien :  "depuis que je suis vieux je travaille beaucoup plus au pas. J'ai remarqué que les chevaux progressaient beaucoup plus vite depuis."  C'était un commentaire fb de je ne sais plus quel écuyer. L'importance du travail au pas... 

Je cherche un contact constant mais léger avec la bouche, et commence à apercevoir des sensations intéressantes. Tellement que j'en oublie presque les pauses, m'oblige à en donner.

Trot plus anarchique, je cherche la précision dans la direction. 
Galop demandé avec plus de poids à l'extérieur, car je l'ai revu galoper comme ça en liberté, contre-incurvé en fait, et à l'aise. "Mais oui ! J'avais oublié que naturellement ils ont moins de mal à galoper avec le bout du nez à l'extérieur !"
J'insiste un peu sur le galop, part plus facilement à droite qu'à gauche, et garde plus facilement aussi. Bonne direction au galop.
Transitions descendantes trop brusques, en fait à la voix il pile presque (trop efficace, j'ai déjà connu ça) et même quand je modifie ma position ça peut arriver aussi. A nuancer donc sur les prochaines séances.

Pendant le travail au galop j'ai abordé une barre par terre que Calypso a passée deux fois bien sans perdre l'allure, ce qui est chouette parce qu'il y a quelques séances il s'arrêtaient devant une barre abordée au pas. 

J'hésite à me tenter un petit obstacle : faudrait que je le refasse à pied d'abord, me dis-je. Ou pas, me réponds-je. Profitant de son dynamisme du jour, je l'amène devant un petit vertical installé, et nickel dès la première fois !! Saut dans la foulée, sans toucher, calme derrière. 
Transition au pas un peu plus loin, je descend et laisse sur cette nouveauté réussie. 

Fin novembre

 : 

Monté en filet dans la grande carrière. 
Le pas est top,  je commence à demander une légère incurvation sur des courbes larges, et à demander une réponse à la jambe intérieure pour des minis cessions latérales. 

Au trot, je me rends compte que c'est moins bien comme souvent, mais je vois vite pourquoi : "J'arrive pas à mettre de jambe !" Encore un problème personnel et pas du tout Calypsoyen (oui, Calypsoyen, c'est mon blog je mets les mots que je veux). 
J'ai tendance à monter avec peu de jambes, donc forcément quand j'en ai besoin, elles mettent du temps à se bouger. Ah ah. 

Je travaille les transitions : arrêt / trot, ça vient pas mal. J'aime la bonne différenciation que Calypso fait entre l'action isolée de la jambe intérieure et celle deux jambes d'impulsion, c'est cool.


Galop dur, ma position n'est pas assez stable ni fine. Ça plus la chaleur, ça donne un manque d'énergie et d'envie certain. Pas grave, je reste sur un départ correct et stoppe la séance. 

Journal de Calypso [16]

Début novembre : 

Dans le rond de longe. J'ai installé de quoi mettre un obstacle, pour l'instant ce n'est qu'une barre à terre. Calypso se montre super énervé de devoir passer dessus, vu qu'il a aussi la frite ça donne un début plutôt pas calme du tout, alors que je ne lui demande pas encore grand chose de précis. Ruades, dos rond, etc.  Bon, j'attends, quand il a finit de s'agacer tout seul je commence à lui redemander juste de tourner au pas et au trot, en passant toujours sur la barre. 

Il est en liberté au fait. Je le laisse hésiter, mais cale le stick un peu derrière quand il cherche à faire demi-tour. "Vas-y quand même" et il y va ; 

Ensuite je passe juste devant lui sur la barre en l'invitant à me suivre, ce qu'il fait tranquillement, et accepte de s'arrêter tout proche de la barre; 

Longue pause.

Je monte l'obstacle, pas beaucoup. Envoie Calypso au trot, il ne s'arrête pas mais essaie d'enjamber à moitié, saut moche. 
Essai suivant il touche, pas grave je ne relève pas, de toute façon il est assez vexé tout seul. 
Essai suivant, ça passe bien :) Pause. 

Je monte un peu plus l'obstacle, envoie, super aux deux mains. 
Dernier envoi au galop, saut nickel au premier passage, je laisse là-dessus.




Comme mon stock de pommes/carottes a disparu dans différents gosiers, je demande aux filles d'aller chercher du pain dur à la cuisine, Léa m'en ramène pleine de bonne volonté : "c'est du pain complet, c'est bio !" Calypso ne daigne même pas faire semblant d'aimer. Le pain dur, c'est pas son truc. 


8 Novembre : 

Challenge ! C'est un concours de saut d'obstacle ou de maniabilité organisé pour les cavaliers du club. 

Je me suis dit que ce serait sympa de participer avec Calypso ! A l'épreuve de maniabilité, donc, vu que nous n'avons pas encore abordé ce vaste territoire du saut d'obstacle saut la dernière séance. 

C'est surtout le moyen de tester Joli Coeur dans l'agitation (relative) d'un jour de concours, avec les chevaux et poneys qui circulent plus que d'habitude, la musique, les gens... 

Je ne l'ai pas détendu dans la même carrière que les autres, pas de prise de risque inutile... Il est tout à fait calme malgré l'agitation.

Le parcours se fait plutôt bien, première fois qu'on passe les pneus, il prend le galop en fin de parcours, je le laisse faire sans mauvaise surprise. Bref, c'est chouette !

Calypso gagne son premier flot, ah ah ! (J'étais hors-concours normalement, mais j'ai accepté un flot quand même ! Maintenant il est à Paris)




Début novembre :

Après la balade montée avec Magali en guide, je tente d'emmener calypso à pied sur la route. Ma colloc qui vient au club pour la première fois est ok pour une balade : "je te préviens ça sera sûrement lent... et pas éloigné."
Descente du trottoir compliquée et longue à venir, encore. 
Ça finit par venir. Le cheval broute, s'inquiète des voitures qui passent, une fois le premier moment passé il marche d'un pas plutôt dynamique jusqu'au sentier. 

Là-bas, tout va bien jusqu'à ce que : tension dans la longe "ah bon" : Calypso part droit sur le sentier au petit galop. 

"Tu n'as pas peur qu'il s'échappe ? demande ma colocataire
- En fait là je ne l'ai pas lâché exprès, mais il faut faire comme si. Calypso ? 
- Ah !"

Rester calme, je le vois faire demi-tour comme s'il allait repartir sur la route au galop en passant à travers nous (à travers nous, ça doit être douloureux pour nous), je bloque juste la direction avec le stick (moi je saurai l'éviter mais la colloc pas si sûr...), il dévie dans le champ de canne, s'arrête pas loin en mode mannequin. Je chantonne, m'approche, le tient. "Fiou."

Le retour est fort tournoyant. "Pourquoi tu le fais tourner chaque fois comme ça?"
"Parce qu'en ligne droite j'ai aucune chance de le retenir, et qu'il est bien trop pressé de rentrer à mon goût".
Main à la muserolle, et petits cercles pour garder une apparence de contrôle, donc. On arrive au club sans autre perturbation, il marque l'arrêt avant le club house comme l'autre fois monté.

Conclusion de ma colloc : "Ben dis donc, il faut être patient quand même !" Ah ah ! Effectivement

Début novembre : 

Balade montée avec Qorik et Anne-Marie ! Première fois proche d'un autre cheval. 

Trottoir : encore totale galère. Là nous pouvons observer qu'il n'en a rien à faire que Qorik descende super bien sur la route plusieurs fois et s'éloigne. Lui, il ne veut pas descendre sur la route, qu'importe de rester seul ! Il est indépendant. 

Bref, je descends de cheval et finis par y arriver en marchant en essuies-glaces sur la chaussée (de droite et de gauche). Je remonte, nous marchons. On va loin ! Bien plus loin qu'avant ! Genre le triple des dernières distances. 

Pas de soucis avec Qorik, il ne cherche pas à s'en rapprocher ni ne s'énerve de sa présence.

Au milieu du sentier suivant, gros émois pour suivre le vélo sur la route lointaine. Je sens monter la pression, Anne-Marie aussi. 
Nous organisons un demi-tour stratégique. Un petit trot quelques foulées que je permets, reprise du pas facile (ouf) et le retour est plutôt calme.

Mi novembre :

Je viens le matin exprès pour monter Calypso, mais en le sortant du paddock je le découvre affamé d'herbe. C'est une image, il n'est pas du tout affamé, nourrit au foin et aux granulés mais c'est sûr qu'il n'a pas la possibilité de brouter dans son paddock. 
Je vais le panser quand même, puis au lieu de mettre la selle, je le lâche dans la carrière de dressage. Il y restera 3h à brouter et à papoter avec les filles dans les paddocks voisins.

L'après-midi je selle finalement, mets le filet. J'ai prévu de travailler la précision de la direction, dans la carrière de dressage. Ça marche plutôt bien puisque je nous propose de dérouler la club3 grand prix (un ensemble de figures apprises par coeur par les cavaliers qui sortent en concours de dressage, mouvements basiques), d'abord en pensant la faire toute au trot, puis finalement nous passons avec les vraies allures ! C'est à dire avec le cercle et les demi-cercles au galop, même si les transitions n'étaient pas tout à fait nettes. La moins belle allure est le pas, à mon goût ;


En tout cas très très contente de cette séance.