lundi 29 décembre 2014

South Africa, yeah ! Pilanesberg park

Dimanche 21 décembre 2014


La valise est prête en fin de matinée. Pas très remplie, c'est l'avantage de ne partir qu'une semaine.
J'ai plus de matériel électronique (musique, liseuse, ordi, appareil photo...) que de vêtements. J'ai imprimé un itinéraire détaillé qui doit me permettre de conduire de l'aéroport à la Guest House une fois la voiture de location récupérée. Je stresse un peu pour ça, for all the "conduite" thing en fait...

Et ça me semble du gâchis maintenant de n'avoir pas prévu de rester plus d'une semaine sur place, avec le jour mort de l'arrivée, idem pour celui du départ... Well, c'est comme ça, je saurai pour la prochaine fois !

Répétition au club hippique dans l'après-midi, nous allons accompagner un mariage à cheval dans trois semaines, il faut voir si les chevaux n'ont pas trop peur de la circulation et veulent bien se placer deux par deux. Ça fonctionne bien avec les quatre qu'on teste, ils restent plutôt zens.

J'avais prévu de laisser ma voiture en gardiennage à l'aéroport de Saint-Denis, plutôt que de demander à quelqu'un de m'emmener, parce que le décollage étant à 7h du matin, ça veut dire arriver à 5h à l'aéroport !
N'étant pas du matin, j'imagine l'effort que ça demande de se lever et conduire juste pour accompagner quelqu'un... Mais Anne-Marie a osé le proposer, et je n'ai pas fait trop de difficultés pour accepter. Merci !

22 décembre 2014


Réveil à 3h30, lutte pour ne pas refermer les yeux "quelques minutes" (Vous savez, les quelques minutes qui d'un coup bondissent jusqu'à 8h du matin et font rater votre début de journée ou de vacances).

Arrivée à l'aéroport dans les temps, je vérifie quelque peu compulsivement si j'ai mon téléphone, mon passeport, les imprimés de réservations, etc. Puis mon permis international de conduire qui en fait... n'est point là ; "Oh No."
La préfecture me l'avait pourtant délivré avec tant d'amour !

Et surtout, ça veut dire que je ne pourrai pas louer la voiture que j'ai déjà réservée... Et que donc, je serai à pied. Super super. Je regarde même dans la valise légère, mais non, j'ai du le mettre dans l'autre sac, celui que finalement je n'ai pas emmené. Bon, tant pis.
Résolution du problème remis à plus tard, je vais enregistrer mes bagages et attendre le vol.

La liseuse qui n'avait pas servi depuis... longtemps a été rechargée la veille, je me lance sur du Paulo Coelho. ça se lit vite et bien.
Le premier vol se passe vite et bien aussi (45 minutes seulement pour sauter d'une île de la Réunion à l'île Maurice), et déjà à Mauritius ça parle anglais et il n'y a plus la même monnaie.
C'est repartit pour un vol plus long, et je tombe sur un siège encerclé par une bande étrange : une dizaine de gamins du bébé à 4 ans, surveillés par une dizaine d'adultes souvent plus remuants que les petits. Je n'arrive pas bien à distinguer les liens familiaux officiels dans le lot. On dirait une bande de potes qui part en troupeau, ou bien c'est une association... Bref, le mystère demeurera.
Mais ça se passe pas mal, surtout que je fais la moitié du trajet écroulée sur ma tablette avec le petit oreiller offert par la compagnie.

Du mal à garder les yeux ouverts même, mais mon cerveau lui est en boucle sur "Tu n'as pas ton permis international, c'est la loose quand même !"
Je tente d'appliquer l'un des principes de vie complètement sain que j'aime bien : "L'oubli du permis est du passé, cela ne sert à rien d'y repenser, et le problème futur, ça ne sert à rien d'y penser maintenant. Il n'y a rien à faire dans l'instant présent et encore moins se miner le moral pour rien." Finalement ça passe, un peu.

J'adore Fauve. Vous connaissez Fauve ? Pas la danseuse pro qu'on voit sur M6 mais le slameur que j'ai découvert il n'y a pas si longtemps. En fait j'adore surtout deux ou trois chansons, mais du coup j'adore. Bref, écoutez-le. (Voyou)

Atterrissage vers 12h30 à Johannesburg.
J'ai un nouveau tampon sur mon passeport ^^

Première étape après avoir récupéré ma valise, retirer un peu de Rand (monnaie). Puis je me dirige vers deux policiers s'ennuyant derrière un kiosque "Police". Ils n'étaient pas loin du distributeur...
Je leur explique à peu près mon problème de permis, demandant si le permis français était suffisant pour rouler dans le pays... Ils me confirment que non, et ne proposent pas de solution miracle.

Un peu déçue, je pars quand même voir Budget au sous-sol, histoire au moins d'annuler la réservation. En passant je remarque les affichages pour les trains (mais je ne vois pas Rustenberg, ma destination) et les compagnies de taxi.

Attente assez longue à Budget, je vois tous les joyeux voyageurs remplirent leur paperasse et repartir avec une jolie clef de voiture... Quand vient mon tour, l'employé me propose un verre d'eau, "cause it will be long", mais je lui explique que ça sera moins long que prévu.
Après avoir fait la grimace en apprenant que je n'avais point le merveilleux permis international, il me demande si j'ai le permis français avec moi, et un passeport. Je confirme, et magie, il peut me donner la voiture quand même ! "But it's between you and I"
Je ne sais pas si c'est très légal... Je vais juste éviter de me faire arrêter par la police (surtout les agents à qui je viens de parler).

Pendant ce temps au guichet d'à côté y a l'enfant d'un couple qui lance "I love you TV !" à la télévision placée au mur. Trois fois. Cette déclaration d'amour me choque un peu, mais pourquoi pas.

Mon interlocuteur demande ce que j'aurai fait sinon sans voiture, je réponds que je ne sais pas, il soupire et il re-soupire plusieurs fois quand je lui dis que je ne parle QUE français (pourtant j'essaie de communiquer en anglais avec lui depuis le début... mais il n'a pas l'air enthousiaste quand à mon niveau de pratique) (Mais c'est des soupirs gentils). Le temps de me faire expliquer en soupirant encore deux ou trois mots inconnus, et j'ai moi aussi une clef de voiture ! Woohoo !

Bon là je re-stress un coup en pensant qu'il va falloir rouler, maintenant, pas du bon côté, etc. Et jetant un œil à mes fiches routières imprimées super détaillées, je décide que je vais quand même jouer la sécurité en prenant un GPS.
J'en loue donc un chez les loueurs d'à-côté, puis vais trouver ma petite voiture grise. Comme au Québec, le fait d'avoir une voiture toute claire et brillante et propre pour aller rouler dans la poussière et croiser des animaux géants est un peu contradictoire. Mais bon.

Ok je m'installe, j'installe le GPS, mon sac à dos est sur le siège que Normalement j'occupe... Les pédales sont au bon endroit sous le volant, c'est toujours ça de gagné.
Je démarre, va pour passer la 1ère vitesse... "Han ! Le boîtier de vitesse est à gauche !!"
Je vais pour enclencher le clignotant et sortir de ma place de parking "Hé mais non, pas les essuies-glaces !"

Well well well ! Ça va être bien fun.

J'arrive à sortir du parking, woohoo ! Je me cale sur la gauche, file de gauche. "Mais attends, quand il y a deux voies si je vais doucement je dois être sur laquelle ? La gauche-gauche hein ? Bon on va tester..."
Effectivement, ça semble bien la gauche-gauche comme voie de base. Au début je roule un grand moment sur l'autoroute et des double voies. Du coup c'est bien, parce qu'il y a de la place, et pas trop de monde.
Sur la 4 ou 5 voies, par contre, les placements sont supers aléatoires, il y a des lents répartis sur toutes les voies au lieu de se regrouper à gauche. Mais c'est plutôt calme, à peine un ou deux ralentissements et j'ai le temps de chercher une radio correcte (commandes au volant, je vous aime). Je tombe même sur une radio Rock !! Jusqu'à ce que je quitte la zone où elle passe, malheureusement ;

Le GPS c'est cool, ça fait longtemps que j'avais pas conduit avec et franchement, Heureusement que je l'ai pris !
Mais même avec ça, j'suis super concentrée et tendue sur le reste (pas que la radio, donc), mon cou commence à faire mal à force. Ceci dit, j'avance, et je recommence à avoir un peu peur au moment où voiture et moi arrivons sur une route à double-sens... Avec un bord de chaussée tout en trous et rebords disgracieux...
J'essaie de mesurer la largeur nécessaire pour laisser passer les voitures d'en face, au début j'en laisse trop et la voiture se paye quelques bordures moisies à gauche. Puis j'arrive à me caler à peu près ensuite et de mieux en mieux. Mais je respire de nouveau à la fin du trajet quand la route se réélargit.

Du coup ça se passe pas si mal pour une première fois du mauvais côté de la voiture, il y a juste les carrefours qui me perturbent un peu, je ne sais pas si notre priorité à droite devient une priorité à gauche du coup ?
Et quand il y a 4 voies qui débouchent au même endroit et que les 4 voies ont un STOP ? J'ai essayé de voir si on passait dans l'ordre d'arrivée, mais je ne crois pas... Donc j'attends que plus personne n'ai l'air de vouloir se lancer pour le faire.
Ah, et la plus grosse frayeur du trajet : En ville, le GPS me dit "tournez à droite". Je le fais, me calant du côté "normal" de la route c'est à dire à droite, avant de m'apercevoir que j'suis grave pas du bon côté. Merci à mes bonnes étoiles j'ai pu réintégrer le côté gauche avant de gêner beaucoup les voitures qui roulaient en sens opposé... ça me l'a presque refait une fois encore un peu plus tard mais j'ai réagi plus vite. J'aime bien l'autoroute. Y a pas de tournants.

Après un peu plus de 2h de route me voilà dans la bonne rue, le GPS dit que je suis arrivée et effectivement le portail que je passe est décoré d'un "Alsimode Guest House" assez réjouissant. Je me gare juste à côté. Par contre, il est réjouissant mais fermé, et après avoir sonné deux fois, je me dis que je vais appeler "Ah ben non, j'ai plus de carte SIM". Ou alors escalader... Mais je tente d'abord un "Hello ?!" à travers le portail, qui fait effet !

Gordon m'accueille, me montre ma chambre super jolie dans sa maison super jolie... On fait le tour, il m'apprend qu'il y a la wifi (yeah), que je ne dois pas hésiter à être à l'aise et squatter la piscine, le patio, ou autre... Ok, je m'installe et me prépare un thé avec de la crème.
Il revient un peu plus tard pour me dire qu'il y a aussi du thé "Yeah, I already had one." Je crois qu'il n'a pas compris vraiment d'où je venais, je lui ai dit que c'était far far away from "métropole" mais l'île de la Réunion est un coin inconnu sur la carte des South Africains je crois.

Bon globalement, je comprends une phrase sur deux quand les gens m'expliquent des choses, je comprends tout quand Gordon demande si tout va bien, et rien quand le couple qui a mangé avec moi ce soir discute.
Et dès que j'essaie de dire une phrase complète j'ai l'impression de parler à la vitesse d'un escargot pas pressé. Mais j'suis arrivée ici, donc c'est pas si pire !:D

Repas à la maison, je comptais aller faire les courses mais la femme de Gordon cuisine et propose les repas sur place, moins de 6 euros le dîner (lunch is cheaper) et c'était un Hachis-parmentier
"You know [nom inconnu aussitôt oublié] ?
  • No...
  • It's meat under potatoes
  • Oh, Hachis-parmentier ! Great !
Une bonne portion, fait maison et il était gratiné nickel, purée de citrouille et autres trucs cools donc je pense que je vais continuer à manger ici ^^
Un autre indice pour dire que la family ne situe pas du tout la réunion :
  • So, South Africa is different from home, uh ?
  • Yes, it's … heu, little...
  • Hoter ?
  • No, in fact my island is not so far, so it's hot too !
  • Oh !"
J'ai mis un peu la télé (juste pour rendre hommage au fait d'en avoir une dans la chambre), j'ai croisé Julien Lepers qui animait Questions pour un Champion en français sur TV5 Monde, et sinon il y avait toutes sortes d'émissions en anglais... Même une émission de MATH ! Siiii ! Genre deux ados et une prof étaient en visio-conférence (parce que les maths c'est moderne, tu vois), et ils résolvaient un truc incompréhensible à propos d'un triangle qui avait beaucoup trop d'angles pour être honnête. Terrible.

Demain go de bonne heure to Pilanesberg, l'objectif principal de mon voyage. Ça ouvre à 6h30, et les animaux sont plus visibles le matin quand il ne fait pas encore trop chaud, du coup j'essaierai d'y être pour l'ouverture. C'est à 40 minutes de la maison.

23 Décembre


Réveil à 5h30, du moins c'est ce qui était prévu.

Le réveil sonna bien, et je me levai bien, je me suis même toute préparée, crème solaire, vêtements, coiffure... Puis comme je trouvais qu'il faisait encore vachement nuit pour 6h du matin, j'ai réalisé :
"Oh wait... Je n'avais pas changé l'heure de mon téléphone, c'est ça ?"

Effectivement, après vérification sur l'ordi que j'étais sûre d'avoir modifé, lui, il est 4h du matin. Je me suis recouchée toute prête, et j'ai re-dormi.
Au vrai réveil je tente de me déplacer silencieusement dans la maison, vais voir les deux ou trois mueslys différents proposés sur la terrasse, mais il n'y a pas de lait =/
Du coup je me rabat sur une part de gâteau super sec fermé dans un pot, sans grande conviction. En fait c'est vachement bon ! Et nourrissant, ça me fait penser aux biscuits des elfes dans Lord of the Ring ^^

Allant pour sortir la voiture de la maison, je vois qu'une voiture de police garée derrière la bloque. "Oh non, ils m'ont retrouvée !" Le policier en question arrive, dit qu'il veut petit déjeuner ici et que donc il part vers 6h30. Ben oui mais moi je me suis levée exprès pour partir avant 6h ! On manœuvre, il galère même quand j'ouvre le portail automatique pour qu'il puisse sortir et re-rentrer à ma place... Bref, on finit par y arriver. Je me rend compte après qu'il n'avait pas compris que je voulais partir TOUT de suite, il croyait que j'allais à mon tour le bloquer...

GPS enclenché, let's go !

Comme je n'ai pas pris d'adresse précise pour la réserve, je tente "Pilanesberg", mais il ne connaît pas. Du coup comme je sais que Sun City est juste avant, je me met en route dans cette direction là.
Puis quand le GPS me dit que je suis arrivée presque, je continue tout droit vers le nord au lieu de tourner pour aller sur Sun City, vu que sur le plan je me souviens que le parc était juste au-dessus (plan que j'ai consciensieusement laissé à Rustenburg, ben oui... j'ai le GPS!)
Au bout d'un bon moment de route vers le Nord, d'autres noms de villages se présentent mais aucune indication pour Pilanesberg. Je m'arrête près d'une madame qui fait du jardinage, et qui me dit qu'il faut aller d'abord à Sun City. Mince.
Sauf que arrivée près de Sun City, il y a un grillage qui fait le tour de la ville (en tout cas on dirait) et la route que je suis est stoppée par une entrée gardée. Okay... Je vais demander au gardien comment me rendre au parc de Pilanesberg, "to see Animals", il dit que c'est demi-tour et tout droit et à droite. Bon, c'est un peu là d'où je viens et je n'ai rien vu sauf des lodges, mais y'a qu'à.

Et en fait, l'entrée des Lodges Bakubung n'est pas QUE l'entrée des lodges Bakubung, mais aussi une des entrée du parc ! Tadaaaam.

Je suis convaincue qu'il y a un moyen plus simple pour y entrer en venant de Rustenburg, je le dit au guichetier qui me vend un plan du parc, du coup. Ah ah ah. (Mais j'en voulais un de toute façon).

Et d'après le plan, non, c'est bien cette entrée là qui est la plus logique pour moi. Je l'enregistre directement sur le GPS qui l'appelle "rue inconnue" (je l'ai mis en français) et je pénètre enfin dans le parc munie de mon permis pour la journée !

Alors pour ceux qui connaissent Paugres (en Rhône-Alpes / France) et le parc Oméga (je sais plus où au Québec), ça n'a rien à voir. C'est immensément plus grand, et il n'y a pas pleins de petits enclos bien rangés avec seulement des espèces qui s'entendent bien ensemble dedans. C'est juste une réserve, donc à part la limitation extérieure (qu'on ne voit presque jamais), aucune autre séparation.

Et pleins de routes, au détour desquelles on peut croiser vraiment TOUT. C'est à dire logiquement autant les zèbres qu'un lion. Bon, je vous le dit direct : Je n'ai vu aucun prédateur. Mais par contre des tonnes d'herbivores, et des énormes !

Y a une girafe qui a traversé juste devant ma voiture, j'ai la vidéo ^^ (en fait non... erreur de manip)
Finalement j'ai commencé la visite vers 7h du matin.
Vers midi y a une patrouille du parc qui m'a demandé mes papiers, alors que j'étais tranquillement arrêtée devant un panneau pour essayer de décider quelles sentier j'allais prendre ensuite. Donc j'ai donné le papier de Budget, puis mon permis trop rose (l'international est blanc), et mon passeport... Suspens … Et il m'a rendu tout ça en disant que c'était Ok, qu'ils contrôlaient pas mal de monde pour protéger les rhinocéros et donc vérifier que je n'étais pas une contrebandière.

Après des heures à rouler et des tonnes d'espèces différentes croisées et photographiées, je suis repartie vers 16h du parc (mon permis d'entrée me laissait jusqu'à 18), et là je viens de rentrer, claquée. J'ai été faire 6 brasses dans la piscine (c'est sa longueur totale) mais elle est froide ! Et je m'apprête à regarder combien de photos j'ai à trier/retoucher.
J'ai attendu la fin de ce résumé pour voir... And it's 649 ! La bonne nouvelle, c'est que la carte mémoire est super top, niveau vitesse d'enregistrement (j'ai appris il y a peu que ça avait un rapport avec le mode rafale et le temps de réaction général). Et l'autre c'est que la batterie a tenu, même si de pleine elle est passée à 1 petit rectangle.

24 décembre


Aujourd'hui c'est prévu que j'aille à Croc-city et Lion's Parc, qui par un heureux hasard sont tout proches l'un de l'autre.
J'ai essayé d'avoir l'adresse sur le net, mais... c'est inconnu de mon GPS, qui décidément doit être aidé pour aider.
Donc j'essaie d'entrer les coordonnées latitude-longitude sans aucune certitude que ça fonctionne. On verra ce matin !

Départ 7h, je commencerai par les serpents et les crocos, parce que le parc ferme tôt dans l'après-midi, contrairement à lion's Parc.
Et BAM, le GPS avait tout compris à mes chiffres et symboles, j'arrive pile au bon endroit ! Les panneaux géants ça aide à en être sûr aussi.

Du coup je suis arrivée en avance à Croc-city, un des guides que je baptise immédiatement Crocodile Dundy vient juste de se garer. Donc j'attends, je vois les gens s'activer dedans, ça me rassure parce que je me dis qu'on est Noël, ils pourraient être fermés... Même si c'est un truc touristique. Je suis la première et seule visiteur en tout cas, pour l'instant. Vers 9h et quelques je vais me planter devant la porte vitrées, qu'on finit par m'ouvrir.

Crocodile Dundy m'emmène dans une pièce avec pas mal de terrariums, et pleins de serpents, araignées dedans. Il commence pas me demander si je veux tenir un jeune crocodile. "Yeah !" (Je suis venue pour ça!) Et me sors un jeune de 3 mois, plutôt petit.
Je lui dit que je pensais que les crocos de 3 mois étaient déjà plus grands, mais il explique qu'en fait les crocodiles grandissent toute leur vie, donc il aura le temps de devenir bigger. En fait ils n'ont pas de "taille adulte" !
Je ne tiens pas la bouche du bébé crocodile fermée parce que je ne l'ai pas vu le faire, je demande s'il ne mord pas, il me répond un truc que je ne comprends pas, avec "no" et "mouth" quelque part dans la phrase. Ok.

Ensuite il me passe un serpent des blés (Corn Snake en anglais) en train de muer. Puis le grand python albinos, genre GRAND et GROS et LOURD et albinos. C'est classe ^_^

Et un autre guide arrivé entre temps me présente la vipère du gabon qui a la tête dans un tube de plastique... Je vais pour tenir le tout, mais en fait il garde la tête coincée lui-même et je peux juste toucher le corps du dangerous serpent. (C'était dans leur pub sur le net : "oserez vous tenter le grand frisson en touchant l'un des plus dangereux serpents du monde ?")
Ensuite je fais le tour des autres vivariums-terrariums, il y en a moins qu'à l'expo de Saint Benoit l'année dernière, en fait. Un superbe mamba vert est là, le naja aussi et quelques mygales colorées des genoux ou du dos.

Dehors nous partons faire le tour des enclos des crocodiles, ils sont parqués par âge. Le guide raconte pas mal de trucs que je comprends à peu près, il nous fait aussi un instant publicité concernant la bonne santé des crocos, qui en fait ne sont JAMAIS malades dans la nature, grâce à leur constitution. "It's a perfect animal". Il enchaîne sur le fait qu'à la boutique il y a des produits pharmaceutiques qui contiennent un peu de cette perfection, et que si on a des soucis de peau ou des petites blessures ça guérira TOUT DE SUITE avec ! Ok, ok.

Après les crocos il reste quelques lézards et autres iguanes à voir dans deux ou trois enclos plus petits, puis c'est fini. Pas assez grand ni assez fourni en bébètes, ce parc, mais bon, les animaux présents sont jolis.

Direction Lion's Park, sur la même route mais un peu plus haut.


Une fois que je finis par trouver le guichet du parc (planqué entre deux boutiques du parc), je prends un ticket pour faire le circuit "with my own car", et accéder aux puppy. Avec le dépliant d'entrée il y a un prospectus qui explique longuement que les attaques contre le parc et l'activité "toucher les lionceaux" n'est pas mauvaise.
Qu'à 6 mois les lionceaux sont soit gardés dans le parc ou d'autres, et pour ceux qui sont relâchés dans la nature ils sont d'abord ré-ensauvagisés. Et donc pas des proies faciles pour les chasseurs et braconniers. Mhh.
Le fait est que je plains les lionceaux du parc soumis à des visites incessantes, mais que je ne passerai pas mon tour pour les approcher de près.

Le tour du parc en voiture commence par une "plaine" remplie d'herbivores divers et variés. Bon en fait, la plaine, c'est une pelouse... Assez grande, et avec un sentier qui en fait le tour, mais une pelouse quoi. Donc certes, je me dis que tout ces animaux là seraient pas mal mieux dans la réserve. Enfin ils sont en forme anyway, toujours mieux qu'un zoo classique même si ça y ressemble.

Idem pour les carnivores qui sont dans des grands enclos dans lesquels on entre également en voiture. Il y a de jeunes lions blancs dans le premier, super mignons. Avec leur mère, et des moins jeunes mâles mignons aussi. Un des guides du parc est en train d'attirer l'attention des gros lions sur le camion grillagé où sont quelques autres personnes. C'était une formule supplémentaire, je pense que c'est lui "the lion man", qui a établi des liens particuliers avec eux et peut se balader au milieu de ce groupe à pied sans problèmes.

Après un bon moment à observer le tout, je passe dans les autres enclos où il y a une autre famille de lions blancs, des lycaons, les deux guépards. C'est un peu l'heure de la chaleur et donc ils sont tous étalés dans l'herbe, sauf un guépard à tendance hyperactive.

Idem pour les lionceaux que j'approche ensuite à pied. Il y en a 3 affalés contre le grillage de l'enclos où l'on rentre par petits groupes. Un autre en boule vers un mur, je vais voir celui-là parce que tout le monde s'est attroupé devant les autres.
Il fait la gueule quand je le caresse, mais là un des employés le prends et le pose un peu plus haut pour faire une photo... Sauf que le petit redescend direct dans son coin en miaulant. Où on le laisse heureusement.

Du coup je vais vers les autres qui sont également complètement endormis ; Y a une dame qui est à côté pour les photos (il y a deux photographes du parc pour ceux qui n'ont pas d'appareil ou pas un bien), et elle chatouille l'oreille d'un des petits en se marrant quand il s'énerve dans son sommeil... C'est très très agaçant à regarder. Bref, un des gars prend mon appareil pour me prendre en photo à côté des dormeurs, malgré tout c'est chouette, de pouvoir caresser des lionceaux. (Poils plutôt rêches)

Ensuite je croise les bébés autruches, qui sont posées sur leur bas de pattes... ça n'a pas l'air confortable, mais ça ne doit pas les déranger de trop, elles font leur sieste comme ça (oui elles aussi), les hyènes tachetées et rayées et les léopards pareillement.

C'est nettement moins long que prévu, tout ça, du coup je pars vers 14h de Lion's Park, en me disant que j'aurai bien eu le temps de faire autre chose si j'avais pensé à noter une autre adresse (Mais je pensais vraiment que les deux parcs allaient me tenir la journée, j'suis un peu déçue et d'autant plus contente de pouvoir aller au Pilanesberg). Donc je me mets sur la route du retour, en surveillant les panneaux qui comportent tous des noms d'animaux... Cherchant un autre petit truc à faire sur le chemin, sauf que la plupart qui ont des noms d'animaux c'est juste pour la métaphore.

Je m'arrête néanmoins à un croisement, où une grande affiche annonce un Game (Game = safari, je crois... en tout cas un truc comme ça), et des éléphants "you can feed them". Je tourne donc sur le chemin de Askari Lodges. Avant même d'arriver au portail je m'arrête pour photographier un troupeau de Kudu qui se balade près de la route. J'arrive derrière un 4x4 au portail, il passe, je regarde le gardien, il me regarde, j'avance, il ne referme pas...
Je m'arrête quand même pour lui demander si on peut entrer sans prendre un lodge, si on peut faire le safari (je tente "game") sans dormir sur place. Il hoche la tête, je crois qu'il ne comprends rien du tout, mais du coup il ouvre un peu plus le portail alors... allons.

Après encore un bout de route j'arrive à l'accueil réellement, (je me suis fait la réflexion ensuite que de toute façon pour venir louer une lodge, il aurait bien fallu venir jusque là...) c'est super classe. Genre hotel de luxe avec des sculptures, et petite cascade...

J'entre et demande des infos à la dame de l'accueil, qui me file au moins 3 prospectus pour le même parc, me dit que je peux aller voir les lodges, et que oui on peut nourrir les éléphants sans être hébergé sur place. Mais c'est pas à n'importe quelle heure, et pas à cette heure là en tout cas.

Donc je repars du luxueux Askari.

Puis retour à Alsimode Guest House, tri de photos, repas plaisant et endormissement facile.

25 décembre


Avant de partir pour le Pilanesberg, je me demande un instant s'ils auraient l'idée saugrenue d'être en congé en ce jour férié. Naaan, ils ne feraient pas ça !
Je vois Gordon qui me demande mes projets et me dit qu'ils vont faire un brunch à midi, si je suis de retour... Mais j'explique que je ne serait sûrement pas, alors ils vont me garder une part de brunch pour mon repas du soir.
Je rate le brunch de Noël... pas grave.

Cette fois-ci j'arrive sans détours à l'entrée du parc que j'avais galéré à trouver la première fois, reprends un permis, me rend compte que j'ai oublié la carte achetée l'avant-veille... Tant pis, on devrait s'en sortir sans.
C'est quand je me retrouve à une autre sortie du parc sans l'avoir du tout programmé que je me dit que j'suis vraiment pas douée. Je reprends un plan à ce guichet là et ré-entre dans la réserve ^^

J'essaie de faire les routes et sentiers pas encore explorés, même si les animaux bougent et donc laissent des zones complètement vides... Je vise aussi les points de vue et les abris où on peut descendre de voiture. Je reste plus longtemps dans les caches près des points d'eau, où on voit défiler quelques troupeaux de zèbres, impalas, gnous et phacochères qui s'organisent pour ne pas trop se rapprocher, chacun attend son tour.

A midi je suis au centre du parc, où il y a un resto (fermé, lui pour Noël, donc je prends un paquet de biscuits et de chips à la boutique qui elle est ouverte) et je m'installe sur les tables. Juste devant la terrasse il y a un petit point d'eau boueux, et les gens du parc laissent un genre de grosse pierre à sel pas loin, histoire qu'il y ai souvent quelques animaux faciles à voir dans le coin. Ça marche bien, l'avant-veille il n'y avait que des gnous, mais aujourd'hui un bon mélange d'espèces. Phacochères, zèbres, impalas, deux girafes, encore quelques gnous comme d'hab (c'est ce qu'on voit le plus, zèbres, impalas et gnous) et même quelques kubus.
A un moment je vois un singe déguerpir vers un buisson, j'essaie de le zoomer pour le photographier parce que je n'en avait pas vu encore, puis en me retournant je constate qu'il y en a un installé sur un des bancs de la terrasse !
En fait une petite bande débarque, dont un sur ma table qui va pour piocher dans mon paquet de biscuits. Réflexe : "Je crois pas non !" lui dis-je en lui mettant une petite tape de doigt sur la tête. Je me demande en même temps s'il n'allait pas mordre, mais non, il retire sa main, puis retente... Du coup je lui en tend un bout qu'il prend dans ma main, avant d'arriver à en voler un sous mes yeux juste après. Ah ah !
Puis la bande repart au bout d'une ou deux minutes et retourne dans les bruissons ;

Je reprends la route, il y a une plaine où se baladent 5 ou 6 girafes d'un coup, yeah. Puis comme je me dis que ça serait pas mal de revoir des éléphants, je passe près d'un petit point d'eau en voyant justement un éléphant au loin. Je m'arrête vers le point d'eau juste pour voir qui s'y trouve, mais à part un héron immobile, personne. Je m'apprête à repartir du côté où j'ai vu le pachyderme, quand je le vois débarquer juste à quelques mètres !! Et en fait ils sont deux.
"Maintenant vous allez boire, hein ?" dis-je en agrippant mon appareil. Oui, ils boivent.
"Maintenant vous allez vous baigner, hein ? Ah ah" Et ma foi, en voilà un qui rentre dans l'eau ! BAM ! Jusqu'aux genoux d'abord, puis il se couche complètement, juste le ventre et la trompe qui dépassent. Le deuxième éléphant l'imite bientôt, ils jouent pendant un bon moment tous les deux dans l'eau. C'est trop fort. (Meilleur moment de ces vacances).

Il n'y a qu'une voiture qui passe à ce moment là. Tous les autres ont raté ça ! Je reste plantée jusqu'à ce que les deux soient ressortis de l'eau et s'éloignent de nouveau. En fait il y avait une famille d'hippopotames que je n'avais pas vu du tout et qui est restée imperturbable pendant toute la bataille navale. Tout comme le héron qui n'a pas fait un pas.
Moi qui était descendue de voiture pour aller prendre une photo plus proche du héron, au moment où je pensais que c'était le seul visiteur, je me suis assise près de l'eau pour toute la scène. Je retourne à la voiture quand je vois que le premier éléphant pourrait bien traverser l'eau, en fait.

C'était un super moment magique.

Je termine la journée près d'un autre point d'eau (maintenu artificiellement par un grand barrage), il y a un crocodile qui sort de l'eau de l'autre côté du lac... Ah tiens, il y a aussi des crocos ? Deux impalas passent à ce moment là et font un bon détour vers lui. Il reste juste planté par là, puis je finis par le perdre des yeux (le lac est grand).

La batterie de mon appareil photo clignote rouge (c'est la faute aux éléphants ça), puis le soleil descend, donc je quitte la réserve après avoir repris une petite route point testée. Sans nouvelle surprise.

Retour à la maison, le lendemain je dois quitter à 10h la chambre, et être à l'aéroport pour 14h pour rendre la voiture, ensuite j'attendrai un bon moment mon vol de nuit.
Lorsque je vais pour régler la moitié restante du séjour à Gordon, il me fait cadeau de deux dîners "it's christmass !" et on évoque les chevaux que je m'en vais retrouver... OH ?! Mais nous avons aussi un cheval ! S'exclame-t-il. C'est Emily, sa fille de 13 ans qui monte, il me montre des photos sur le téléphone de leur jument.
C'est dommage qu'ils ne l'aient pas su avant, ils auraient pu m'emmner le voir, etc... Moi je me dis que c'est plutôt mieux, parce que c'était pas dans mes priorités ;
Du coup le lendemain matin je leur dit que j'irai bien voir l'écurie avec eux et la sellerie pas loin (vu que j'ai essayé de trouver des adresses de boutiques sur le net mais n'en ai pas vu de proches), avant de prendre l'autoroute ;

26 décembre


Valise prête, je dis Babye à la maman qui cuisine bien, puis je pars avec ma voiture suivre Emily et Gordon jusqu'à leur jument. C'est un des clubs que j'avais remarqué en faisant la route pour Joburg.
Créé il y a seulement 4 mois, donc en train de s'organiser mais déjà bien joli. Y a des fermetures de box intégrales en tissu, au lieu de portes... C'est classe, le cheval peut pas vraiment voir dehors mais c'est comme un truc de tente avec moustiquaire, donc y a de la lumière quand même et moins de mouches.

Je regarde monter Emily, 20 minutes, la jument n'est pas bien motivée et la miss pas sûre d'elle donc elle ne font pas grand chose au final. Je prends quelques photos, que je vais leur envoyer par mail parce qu'ils n'avaient que des photos de téléphones jusqu'à maintenant.
Gordon me présente à la proprio des lieux, lui explique que je viens de Madagascar... Mhh, well, on progresse par rapport à la métropole, je fais signe que c'est ça.

Ensuite on va voir la boutique d'équitation, qui est comme on le redoutait fermée pour les congés de Noël... C'est dommage, par la vitrine je vois qu'il y avait vraiment des rayons bien remplis !
Tant pis.

Go to the airport, je laisse la voiture, le GPS, et m'installe pour l'attente.
Une fois passée les contrôles vers minuit, les boutiques sont presque toutes fermées. En passant je vois un stand de je ne sais quoi placé au centre de l'allée, et surtout : deux grands canapés en cuir ! Je me pose dans un des deux : wouah, ça c'est un des trucs les plus confortables que j'ai jamais connu ! Du coup je m'allonge carrément dessus pour l'heure qui reste à patienter, et j'ai la bonne idée de mettre mon réveil pour pas louper l'embarquement, parce que j'ai fait une chouette sieste.

Le premier vol se serait pas mal passé du tout, si je n'avais pas eu SUPER FROID ! J'ai dormi quand même mais à chaque réveil je sentais mes mains et même mon nez gelé... j'avais mon sweat, pas suffisant, et quand j'ai demandé une couverture (ce qui me semble le pack de base pour un vol de nuit) le stewart m'a dit qu'ils n'en avaient plus...
Bref, ça s'est passé. Puis le vol Maurice-Réunion super court et tranquille, l'avion n'était même pas rempli à la moitié !

Anne-Marie a encore fait briller son karma en venant me récupérer à la sortie. Je reprends ma voiture gauchère, je remarque que ça ne semble pas du tout bizarre de retrouver le levier de vitesse à la bonne main. Les habitudes ne sont pas perturbées par quelques jours de changement. Je passe faire les courses en vitesse, salue mon chat et Ouarda en arrivant à la maison, puis m'écroule dans le lit.


Fin !
(The end, comme ils disent peut-être en Afrique du Sud)

Les photos : https://www.facebook.com/media/set/?set=a.10152521044596451.1073741848.755501450&type=1&l=ad9d5bec8c

lundi 15 septembre 2014

Système de pensées en révision

Conclusion : Je ne suis pas encore assez sur la voie que j'ai choisie. 

Il a été dit récemment que je maltraitais les chevaux (pas directement, mais les échos sont venus à moi). 
J'ai été choquée, peinée, heurtée (tout à la fois, mais la peine à persisté plus que le reste)

Comme d'habitude, je me suis interrogée : Est-ce vrai ? Il me semble bien que non. Est-ce dit dans le but de me dénigrer ? Pas sûr du tout, le parleur n'étant pas de mes rares ennemis... Du moins je le crois. Alors ? 

Je me pense sur la voie inverse à la maltraitance, dans une évolution constante (loin d'être achevée encore) pour aller vers une meilleure relation avec les équidés, et il me semblait que cela devrait être visible même un minimum par les gens qui me fréquentent et me connaissent un peu. 
Mais non, finalement, pas du tout ? 

J'ai d'abord pensé que la personne et les gens en général étaient une fois de plus en tort, exagérant et incapables de voir mon dévouement complet (uff uff) à la pacification de mon comportement avec les chevaux et poneys. J'ai versé des larmes douloureuses dans l'éternel gouffre qui nous sépare de ces gens qui semblent pourtant proches [violons requis] : 
Si celui-ci qui me voit vivre et travailler depuis des mois est capable de me juger coupable de maltraitance, à quoi bon essayer de se laisser connaître ? 

Le livre que je lis en ce moment : "Le pouvoir de choisir - Annie Marquier" appelle ce genre de réaction et de réflexions : la victimite

Peu importe ma déception concernant ce jugement, exagéré ou non. Quelque chose que j'ai fait l'a déclenché, voilà l'information importante. 
Les émotions sont l'ornement du fait. Même si le déclencheur me semble bénin voire mal perçu, je peux me servir de cet avis extérieur comme d'un symptôme : j'utilise encore des gestes pouvant être vus comme violents ou agressifs, alors que je peux m'en passer. 

Et que je vais m'en passer

Conclusion : Je ne suis pas encore assez sur la voie que j'ai choisie, mais j'y travaille dur. 

"I'm not free, but i'm working on it"
(Stevi Wonder)


Conclusion bis : On m'a dit une fois qu'il ne fallait pas écrire sur ses problèmes, parce que ça embrouillait l'esprit et rendait les choses pires. AH AH AH. Écrire m'a sauvé, me sauve, me sauvera, et dégomme la peine avec une facilité dont je reste admirative.


jeudi 4 septembre 2014

Soigner le mal par le mal, les limites.

Exemple qui n'est pas pris au hasard. 

Loustik, brave parmi les braves des chevaux de club, a un problème avec le fait d'être attaché. Ce qui arrive au moins 4 fois par jour dans le club pour la préparation et la dé-préparation. 
Donc lorsqu'on essaie de le placer et de l'attacher, il "tire au renard", c'est à dire qu'il recule en panique jusqu'à ce que le lien cède. Sans trop se préoccuper des dégâts causés au matériel, ou plus grave, à sa nuque et à son dos. 

On ne sait pas ce qui lui a donné cette violente habitude, de quel événement dramatique cela provient... Il a apporté ça avec lui de son passé lointain. 
Nous ne savons pas non plus si c'est en rapport avec sa tendance à refuser devant un obstacle, si un nerf n'est pas atteint et provoquerait des troubles de vision... 

Nous avons travaillé sur le problème avec des intervenants, et par des exercices pour lui donner plutôt l'idée de céder à la pression plutôt que de résister en pagaille. Mais c'est ardu. Nous étudions les différents os, muscles, tendons, énergies, qui passent dans la zone de la nuque, à la recherche peut-être d'une amélioration par des manipulations. 
La semaine dernière, il a eu droit à une séance de Shia-tsu, et également à la visite d'une ostéopathe, qui ont senti des blocages et des tensions. Il a eu trois jours de repos ensuite, puis nous l'avons remis au travail "doucement" samedi. 

Il a commencé par faire découvrir l'équitation à une jeune débutante à 14h. La cavalière étant plus grande de taille que les autres, elle était la seule à cheval dans le cours prévu pour les poneys. Loustik qui ne travaille d'habitude pas au milieu de tout ce troupeau de chevaux-trop-petits n'a pas bronché, été aussi bienveillant que d'habitude. Il n'a pas cédé à l'envie d'aller taquiner ses collègues inhabituels, il s'est plié à leurs habitudes. 

Plus tard dans l'après-midi, il est repris pour une séance d'obstacle, avec de nouveau une jeune cavalière un peu plus expérimentée. Le moniteur lui a demandé de sauter une ligne, avec de grandes foulées, avec un sous-bassement au milieu. Loustik n'a pas voulu, il a choisi de dérober et emmener sa cavalière un peu plus loin, sans lui faire de mal mais sans écouter ses demandes pour ralentir. 

Deux fois, trois fois, le moniteur qui était en train de corriger un autre cheval a commencé à crier de loin sur la jeune cavalière qui essayait tant bien que mal de recommencer l'exercice. 
Le moniteur : "NON, LA TU NE FAIS PAS CE QU'IL FAUT ! ARRETE LE ! AR-RE-TE LE ! NON VRAIMENT TU NE FAIS PAS DU TOUT CE QU'IL FAUT ! OUI OU NON ?!" 

Le moniteur aime bien demander "oui ou non" pour forcer les gens à lui dire oui, même quand ils pensent non, même quand ils disent "mais je n'y arrive pas". Il oublie parfois de dire Comment, les gens sont censés obtenir le résultat.  

L'ultime consigne censée améliorer la situation et permettre la progression de la cavalière et du cheval, est : "ARRACHE LUI LA TÊTE !" 

Loustik, passons sur ta dévotion quotidienne, sur tes problèmes de nuque qui sont sûrement complètement inventés, sur les différents moyens de te rendre les choses plus faciles et d'apprendre au cavalier à chercher des solutions diplomatiques. 
Nous allons plutôt t'arracher la tête. 

Il y a différentes choses compliquées dans ma situation au travail en ce moment. Résoudre de passer outre, c'est bien, c'est beau. Quand je dois écouter gueuler un quart d'heure ce genre de choses dans la carrière d'à côté tout en continuant à essayer de rendre plus fins et plus sensibles mes propres cavaliers qui assistent à tout ça, c'est quand même nettement moins facile, de passer outre. 

Le genre de moments où on se dit qu'enseigner l'équitation c'est vraiment quelque chose de barbare, et où l'on s'imagine tout arrêter, brûler les selles et ne plus jamais oser monter sur le dos d'une de ces créatures sur lesquelles on s'est acharné tout ce temps. Bref. A part ça, tout roule. 

jeudi 21 août 2014

C'est toi le chef !

Nous imposons aux chevaux et aux poneys des cavaliers sous l'autorité desquels ils sont censés se placer dès la première seconde. Nous nous imposons comme référence absolue dès l'instant où nous apparaissons dans le champ de vision de ces êtres beaucoup trop conciliants.

Imaginez un peu : Vous rencontrez quelqu'un de caractériel, inconstant, incapable de concentration ni de réflexion, sans aucune expérience, brutal et insouciant des risques et des conséquences de ses gestes et demandes.
Demandez-vous un instant quelle serait votre réaction si l'on vous annonçait qu'il vous faut lui obéir dorénavant sous peine de corrections multiples.



"Montre-lui que c'est toi le chef !" Une des phrases typiques des poneys clubs. Le "chef" essaie de le montrer, tout en se trompant d'exercice trois fois, obligeant ainsi sa monture à partir à droite, à faire un demi-tour disgracieux pour retourner au vrai point de départ puis refaire un même demi-tour parce que finalement c'était bien le repère bleu qu'il fallait viser. Tout ça pour s'arrêter sans ménagement et attendre que le "chef" attrape une balle en perturbant l'équilibre de son poney, sans oublier de râler quand il bouge un sabot pour essayer de compenser.

Et cela cent fois dans l'heure, quelques quatre heures par jour.

C'est étrange, que ces stupides animaux ne veuillent pas mettre leur bonne volonté à notre service.
"Mauvais poney !"
Galop !! 
*part au galop* 
Tourne ! *tourne* 
Mais reste au galop ! *repart au galop* 
Hé, tu va trop vite ! *ralentit* 
*Évite une barrière dans laquelle les ordres du cavalier ordonnaient involontairement de rentrer* Attention ! *déviation et ralentissement brutal pour ne pas tamponner un autre couple* 
galop ! *repart au galop* 
*accélère après avoir senti des jambes s'accrocher à ses flancs* 
Hé mais il est fou ce cheval !

Tout ça pour des cavaliers qui avec un peu de chance penseront à remercier leur monture, et qui de toute façon céderont les rênes à un nouveau chef d'une heure, qu'on ne reverra plus pendant un mois et qui ce délai passé trouvera qu'on était mieux "avant".

Le pouvoir que l'on s'accorde sur ces êtres pensants n'est pas légitime. Dans chaque cavalier règne intimement le sentiment de la suprématie de la race humaine sur toutes les autres formes de vies. C'est à partir de cette base que l'on fonctionne, sans douter un instant du rôle de chacun. Les peluches vivantes doivent nous respecter, gare aux crimes de lèse-majesté, aux blasphèmes !

"Ce cheval est vraiment irrespectueux !" Je l'ai dit et pensé à de nombreuses reprises, y compris lors d'un premier contact avec tel équidé ou tel autre. Car bien sûr, même si je débarque sans me présenter dans sa vie, lui demandant de répondre à mon caprice du moment et le tout avec le sourire, il n'a aucun droit de douter ou d'hésiter. 
Bien sûr puisque je suis une humaine pure souche, de parents humains en grands-parents humains.
Alors qu'il s'arrête pour attraper une touffe d'herbe quand moi je suis pressée de le ramener dans son paddock, pas question ! Par contre il a intérêt à s'arrêter net quand je stoppe pour saluer un piéton arrivant en sens inverse, c'est quand même dans l'ordre des choses !

C'est toute mon éducation de cavalière et d'enseignante qui m'a bourré dans le crâne que chacun sa place, que le cheval était un merveilleux esclave dont les quelques velléités de liberté devaient être évitées, résorbées, sous peine de chutes, de mal de dos et d'orgueil. J'essaie de me déprogrammer au fur et à mesure.

"Les poneys sont tous pareils", "Je les connais par cœur ces chevaux là." Vraiment ? C'est vrai que c'est plus pratique pour l'application d'une méthode aveugle, combien de chevaux losanges ont ainsi du entrer dans un moule carré jusqu'à explosion ?

C'est déjà assez fâcheux de se faire imposer une quelconque baudruche agitée comme chef pendant une heure, voilà en plus que la baudruche croit nous voir nés et élevés tous dans le même box, livrés clefs en main.

Nous cherchons (si nous oublions de l'imposer) le respect et la bonne entente avec notre cheval, encore faut-il le distinguer de tous les autres et le laisser nous parler de lui. Oubliez un peu les astuces et techniques ultimes pour obtenir ce que vous voulez de n'importe quel cheval. Appliquez-vous d'abord à voir, sentir, écouter, communiquer. Rencontrer l'âme de celui avec lequel vous voulez passer un bout de temps, ça ne sera pas facile. Il n'y a pas d'exercice pour cela.

Je fais et continuerai à faire des erreurs, mais je ne considère plus le respect et la coopération de nos chevaux comme un dû. Leur accorder notre confiance, c'est vraiment la moindre des choses que nous puissions faire, et c'est mignonnet.
Essayons de leur donner de bonnes raisons pour faire la même chose à notre égard ! Confiance et respect, tout cela se mérite, dans les deux sens.

C'est un vaste programme, c'est sûr !


dimanche 3 août 2014

Une ancienne maison désertée (EEDoua Villeurbanne)

Bloquant les entrées de la cour autrefois animées de tout ce qui peut animer une cour d'écurie, des chaînes, des barrières et deux grands panneaux : Chantier interdit au public. 

Ok petit bolide, mais je ne suis pas un "public", je viens rendre visite à l'école d'équitation qui m'a permis de me découvrir, de me trouver une place, de dialoguer avec les animaux et les humains, de connaître toutes les émotions possibles, de m'aventurer sur la route que je n'ai quitté depuis. Les week-ends, les vacances, les jours où je séchais la fac, puis tous les jours une fois en formation, c'est ici que j'étais. 
Comme la majorité des jeunes cavaliers, je considérai ces lieux comme une deuxième maison, avec tout un univers passionnant, pas seulement grâce aux chevaux mais aussi aux gens formidables ou moins formidables qui gravitaient comme moi autour des boxes. 
C'est là que j'ai fait mes premières armes d'enseignante, d'abord sans assurance, mais encouragée, accompagnée et guidée. 

Alors non, ce n'est pas un panneau qui va m'empêcher d'entrer. 

Petites photos comparatives (les "Avant", c'est il y a une dizaine d'années) 


La cour en U, maintenant

 
< La bute maintenant

> La bute avant

> La carrière d'obstacle maintenant


> La carrière d'obstacle avant

> Le "cross" maintenant

> Le cross avant

> La tribune d'obstacle maintenant

> La carrière poney maintenant
 (J'ai retrouvé un cerceau bleu que j'avais fabriqué!)
> Là j'suis en plein dans le manège poney... maintenant

> Le manège poney, avant
> La carrière poney, avant

> L'arbre de la carrière est toujours là, 
J'y avais secouru un petit cavalier que Diablesse avait laissé accroché à une branche :P

> Ces rues-là n'ont pas changé (trajet écuries-carrières)

Cour principale, maintenant

> Cour principale, avant








> Les bandes servaient à tenir le robinet et limiter un peu les fuites ^^

> Les boxes, maintenant

> Les boxes, avant



 > Les selleries (poneys et chevaux) maintenant 

> Les selleries, avant (bien avant en fait... la poney a été plus jolie après !)

> Escalier de la sellerie proprio et jungle devant l'escalier du grenier : maintenant

> le coin de la benne à fumier, maintenant
> La benne à fumier, avant (que de bons souvenirs ^^)

> Le manège, maintenant

> Le manège, avant 
(oui je sais, on voit pas bien, mais vous voyez Ti'Doux, c'est bien aussi !)

> Vestige archéologique


On passe à la série décoration. Vandalisme à la craie géante.  


















Il n'y a sûrement pas tous les noms de chevaux/poneys passés par la Doua, mais il y en a pas mal :P 
Grâce au forum étudiant et à Yannick qui les avait répertoriés là-bas. (Je ne trouve plus le forum que j'avais créé pour le club et où il y avait aussi les sujets pour chaque cheval... tant pis !)